samedi 3 décembre 2022

DJERBA /TATAOUINE

 

Quoi qu'on puisse en dire, l'île de Djerba est "L'incontournable" de la Tunisie. Pour ma part je suis heureux d'être au mois de novembre, loin des grands hôtels club, des vilains bateaux d'opérette type galion et dans les souks de "la capitale", Houmt Souk, le marchand moins agressif semble somnoler au soleil d'hiver en attendant la prochaine vague providentielle, Noël sans doute. Et puis commencer une balade dans la ville en passant d'abord acheter 1 kg d'oignons et une botte de poireaux au marcher, ça calme les ardeurs commerciales pour la suite...



Nous nous sommes bien tapés la cloche avec une sourie d'agneau façon tajine de fruits et notre déambulation d'après midi nous emmène dans les souks, d'un caravane sérail à l'autre, au marché aux poissons en passant par l'artisanat local. La journée est belle entre deux coups de vent parait-il...

Mais avant d'embarquer pour Djerba en venant de Gabès, nous avons fait un crochet à El Jem en traversant de vastes étendues plates et arides, plantées d'oliviers à perte de vue. Cette grosse ville sale serait sans grand intérêt, mais nous avions très envie de voir son amphithéâtre romain, le troisième plus grand après Rome et Nîmes parait-il.



Je me souviens d'Epidaure dans le Péloponnèse (premier voyage en Grèce), bien plus grand... mais grec celui là et bien sûr voué au théâtre lyrique, pas à la bestialité des jeux romains qui nous occupent là aujourd'hui.




Hélas, presque une moitié de l'édifice a longtemps été utilisée comme carrière, mais la majeur partie est formidablement conservée. Dans la ville, rien ici indique ce "Colisée tunisien", il constitue pourtant aujourd'hui le centre protégé de El Jem. A son apogée, à la fin du II siècle la ville déjà boostée par son soutien à la lutte contre Carthage, puis par la production d'huile d'olive, perda vite de sa superbe en s'opposant à la fiscalité de Rome devant les troupes de Maximin avant de tomber aux mains des arabes et d'être détruite.

La pierre dorée-orangée est très belle et l' architecture du cirque complexe bien visible. Depuis les profondeurs des cellules, (enfin on disait les "coulisses") sous la scène éliptique où on entreposait fauves et gladiateurs, morts et vifs d'ailleurs, jusqu'au dernier étage de gradins, on circule par les vomissoires et les grandes hauteurs d'escalier sur 3 niveaux parfaitement conservés jusqu'à 36 m de hauteur pouvant accueillir 30 000 spectateurs pour la ville d'alors de 15 000 hts.




Revenons en à notre île qui a un caractère bien marqué par rapport au reste du pays.

Les choix du développement touristique de masse en Tunisie sont heureusement concentrés dans les nombreux hôtels au nord-est. La côte y est sacrifiée sans pour autant voir de véritables aménagements à l'extérieur des hauts murs des "camps".

La plus grande part de ceux qui viennent ici n'en connaissent que le bar, leur fauteuil au bord de la piscine, le resto, la chambre... quelques uns se risquent à une excursion, une balade en quad ou à dromadaire dans les dédales des chantiers environnants, la véritable aventure! De très rares s'échappent hors des murs, à pied, en short, dans environnement approximatif, défoncé, jamais fini pour rentrer en disant "la Tunisie, c'est sale non ?"

Il y a pourtant ici quelques villages sympas avec la vie du pays, un littoral agréable, de la pêche artisanale, des poteries, une inspiration muraliste de street-art, une vraie douceur de vivre aussi et un effort de propreté publique qui dépasse largement les habitudes du pays.





Avant de quitter cette terre à regret, nous nous offrons un dernier bivouac sauvage non loin de Gueilada en compagnie de flamands roses et d'oiseaux migrateurs au bord du Golf de Bou Grara.

Au petit matin dans la quiétude des pêcheurs qui relèvent leur filets des eaux plates, débarquent un groupe d'hommes d'affaires pressés et méprisants des bonnes manières pour débattre de l'implantation prochaine d'une nouvelle tire lire


Un dernier barrage de sécurité et par la longue Chaussée Romaine qui traverse le golf, et nous regagnons le continent. Un désert de pierre borde notre route vers le Sud avec beaucoup de tentatives de plantations, principalement en oliviers et eucalyptus. Quelques troupeaux de dromadaires et beaucoup d'impluviums avec des citernes.


L'architecture du rond point en Afrique me passionne !

Plus de trafic en coupant la route qui remonte vers Medenine depuis la Lybie toute proche, environ 50 km. Voilà enfin les vastes espaces ouverts du désert où le regard n'a d'autres obstacles pour se poser que l'infinie de l'horizon. Pourtant, là bas dans l'ouest se dessinent les contours des premiers djebels, notre arrivée à Tatatouine est éminente !

La ville la plus au Sud de notre périple (N 32°55') est très étendue et développée, nous y faisons les pleins d' eau et de carburant. Mon imaginaire m'avait laissé dans la tête un gros bourg sableux et surchauffé du désert pré-sahélien, sans doute les vieilles histoires des bagnes coloniaux où les militaires "réfractaires" purgeaient là de relégations sévères.

Un bivouac de désert et c'est parti pour le circuit des ksars alentour et des anciens villages fortifiés




1 commentaire:

  1. Merci de partager vos découvertes, nous venons de lire tout ça avec Christiane ! Pour ton imaginaire de tataouine on vois bien que tu n'as pas été influencé par la guerre des étoiles toi! Toute mon enfance...
    Class le rond point, un collector :)
    Bonne route on vous embrasse.

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