Un vrai bonheur de se retrouver en montagne, enfin 600 m d'altitude seulement, mais du relief vraiment ! Le Djebel !
Un break avec l' urbanisme anarchique et cubique de la côte, où se côtoient de véritables palais, des hôtels de luxe et la misère ordinaire de la rue banalisée. Tout ça sous la houlette du commerce à tout prix au beau milieu du trafic d'une circulation approximative et trépidante sans foi ni loi.
Ici, dans ces montagnes, quelques paysans isolés vivent de leurs champs tous labourés à cette saison, de leurs oliviers et aloès ou dans quelques villages de montagne. L'eau doit être le plus gros souci d'un quotidien dur et laborieux. Nous sommes dans un Parc National, enfin sur la carte. Excellente nuit après une courte rando vers le mont Zagouhan à 1200m.
Nous naviguons la matinée suivante dans les terres uniformément marrons du Djebel avec de rares plantations d'eucalyptus pour retrouver El Fahs et son incroyable cité romaine Thuburbo Majus. Seulement 1/6 eme du site a été fouillée et c'est déjà immense.
Le Capitole |
Sans doute la mise en valeur a quelque peu perdu de ses financements depuis longtemps. Des pans d'histoire, d’architecture romaine et des œuvres historiques sont laissées à un état de conservation et d'entretien douteux depuis les fouilles archéologiques. Nous avons même rencontré un gardien sans scrupule qui aurait aimé que nous soyons intéressés par de la monnaie romaine d'époque !...
Nous sommes seuls à visiter ce site sur plus de 6 hectares avec une bande de minous collants. Les plus audacieux montent aux ruines pour se lancer à la conquête des épaules ou d'une capuche, s'insinuent dans la voiture, se fourrent dans un sac. Ras le bol de l'antique !... à échanger contre une affection immédiate svp
Aux marches du Palais, Y'a une tant jolie fille,... |
En revenant sur la côte à Monastir, c'est un coup de vent qui nous attend avec 30 à 35 n établi de Nord et une mer qui ravage la côte et des installations qui ne tarderont pas à disparaître.
Des citadelles jalonnent la côte. Des ribats (place forte où on tient garnison). Celle de Monastir est une impressionnante forteresse construite en 796 et mille fois remaniée par l'occupant. Phéniciens, Musulmans du Djihad, Turcs Ottomans, Normands, Croisés, Andalou... se sont acharnés à laisser une trace de leur savoir faire. Sa visite autour des remparts restaurés, nous occupe une bonne partie de la matinée dans le vent et la tempête avant d'aller se perdre dans les ruelles de la médina. Nous nous plaisons beaucoup dans cette cité habillée en hiver, nous y sommes presque les seuls touristes. Non, pas tout à fait... et pourtant on joue dans la même cour !
Ville natale du président Bourguiba, l'important essor touristique qui entoure la ville au delà des salines sur des dizaines de km n'est pas là par hasard.
La tempête nous accompagne l'après midi tout au long de notre descente côtière jusqu'à Mahdia. A bien des endroits le rivage a complètement disparu sous les assauts de vagues énormes.
C'est au Cap Afrique que nous attend un bivouac de rêve (évidement, rien que le nom !...) entre la Porte de la Mer et le phare, parmi les tombes du cimetière marin qui occupe partout ce qui reste de lande et de falaise. Au bord d'un ancien petit port phénicien taillé dans la roche au X siècle. Nous nous installons pour le spectacle et une balade humide.
Les Fatimides, chiites, s'opposaient ici au sunnites sur ce promontoire rocheux avant de fuir vers Le Caire... Et oui déjà... L'histoire continue...
L'évidence de la montée des eaux est ici significative, si 20 s ont eu raison des constructions antiques, qu'en sera-t-il de ces constructions actuelles promises à un avenir sans doute beaucoup plus limité ? Le bétonnage de la côte se poursuit dans l'appétit mercantile de l' économie du court terme, des profits rapides coûte que coûte et une conception de tourisme plus imbécile.
Et bien ça donne pas envie de faire du bateau à cette saison! Mais drôlement joli les sites historiques!
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