jeudi 30 mai 2019

Sithonia/Athos


30/05/19

Si cette presqu'île semble un peu oubliée des acteurs du tourisme, c'est pour notre plus grand plaisir.



Ce fut donc une escale de choix ! Avec repos, lectures, marches, baignades, "la foule" au moment du bain ... et bars.


Tout au plus y trouve-t-on les quelques inévitables beach-bars à la grecque dans certaines de ses criques sauvages. Bricolés ou élaborés avec un peu plus de classe, avec ou sans musique mais toujours leurs inévitables paillotes en rang d'oignon sur la plage bordée de ses eaux émeraudes, bien sûr avec transat face à la mer.


Le centre de la presqu'île couvert de forêt ou de garrigue méditerranéenne avec des vigilances incendie, quelques troupeaux de chèvres et leurs bergeries carac (...téristiques) est inoccupé et peu accessible



Les rares "stations balnéaires" sont simples et familiales, le plus souvent fréquentées par des locaux, bulgares et roumains.





Enfin le "troisième doigt", celui du Mont Athos ! C'est celui de la "République Monastique Athos". Constituée d'une vingtaine de monastères (il y en a eu jusqu'à 300 au XI s), "tout mammifère vertébré femelle en est interdit", nous n'y mettrons donc pas les pieds. La Grèce a ses prodiges, nous y trouvons bien peu de sites naturels protégés, de réserves, ou Parcs Nationaux mais une république monastique indépendante de quelques 2300 moines protège à sa manière la péninsule. Interdite aux femmes, avec ses avantages fiscaux, et son accueil de criminels de guerre serbes, elle a été le centre de quelques polémiques à l'entrée de la Grèce dans l'Union ! (Y votait-on aux européennes le weekend passé ?)
Ses monastères ont la réputation d'être de vrais chef d'oeuvre architecturaux (en péril pour beaucoup ...) Alors puisque nous y sommes, nous embarquons pour la journée à bord d'un très beau navire à passagers.





Nous longeons la côte depuis la plongée des pentes encore striées de petits névés du Mont Athos, pour apercevoir les reliques du monarchisme orthodoxe et ces fiefs intemporels de l'Art Byzantin. Certains ont plus de 1000 ans et renferment de somptueux trésors religieux, manuscrits, parchemins, papyrus et livres imprimés.










L’attirance touristique est un peu comme celle rencontrée aux Météores avec des architectures moyenâgeuses en encorbellement perchées, mais ici les foules tenues à distance créent, entre bateaux d'opérette et restaurants, une véritable économie régionale de croisière à la journée.






vendredi 24 mai 2019

Macédoine


24/05/18

Kaliméra !

Saisissant contraste entre nos bivouacs d'hier et aujourd'hui !
Hier le lac de Karla ou nous avons passé notre dernière soirée en Théssalie à observer, les troupeaux qui viennent boire, les grandes quantités d'oiseaux, le balais des pélicans, celui des cigognes qui alimentent leur progéniture, les sangliers qui se croient seuls...






Et ce soir, 1200 m plus haut sur les pentes boisées du Mont Olympe, dont les cimes enneigées culminant à 1700 m au-dessus de nous, nous semblent si proches.

Avant ça, le Pélion nous a apporté aussi quelques paysages sublimes sur sa côte ouest comme un balcon de roche et de végétation sauvage sur la mer Égée.


Une part de la symbiose entre l'homme et la nature de cette région est aussi dans le magnifique travail de la pierre, encaissement en escalier sur les drailles moutonnières, taillée pour la construction des maisons, délitée en lauze sur les toitures.




Et nos balades nous y ont fait découvrir de paisibles petites criques pour "se-retirer-le-jour-ou- l'itinérance-deviendra-trop-dure" ! ...



En attendant, nous pouvons encore savourer des immersions "campagne profondes" entre Théssalie et Macédoine par de grandes traversées agricoles irriguées, couvertes de blé, d'amandiers, d'oliviers ... Une agriculture de petites exploitations mal équipées et heureusement pas encore extensives



De place en place des troupeaux miséreux, chèvres et moutons sont conduits, évidement par un berger à la "gueule de pâtre grec" et quelques chiens qui font parfois sarabande la nuit venue, jusqu'à des bergeries de tôle bricolées et peu engageantes.

Dans les gorges de l'Enipéas, nous montons à pied jusqu'au monastère d'Agios Dionysios en cours de restauration car plusieurs fois détruits par les Turcs puis par les Allemands .



Exceptionnel biotope de cette nature sauvage et préservée.




Nous ne nous sentons pas pour le sommet Mitikas (ou Mont Olympe), à 2 jours d'ascension bien plus "minérale".

Il ne nous livrera pas ses somptueux panoramas et nous devons renoncer aux quelques fragments d'éternité à voler aux dieux en quittant la demeure céleste de Zeus pour retrouver les vieilles pierres de la cité des rois macédoniens de Dion.


50 cm, pas plus ! Rien ne dépasse du sol de plus de 50 cm...
Jolie balade donc, sur quelques hectares arborés entre les ruines de la cité antique. Connaissance ou imagination doivent faire le reste.



Mise en oeuvre d'une surprenante technologie de sauvegarde archéologique en découvrant la mosaïque de "Dionysios émergeant des flots" Son extraction récente des ruines pour être exposée à New York par la fondation Onasis avant de regagner un petit musée local, avait pour but sa protection en la rendant visible aux yeux du monde


Mais finalement c'est chez les morts, sous terre, qu'il y a le plus à découvrir.
A quelques kilomètres de la cité, la nécropole des rois macédoniens d'Aigai (devenue Vergina de nos jours) s'étend sur plusieurs hectares avec plus de 300 tumuli gigantesques (plus de 100 m de diamètre) recevant plusieurs tombeaux dont le plus ancien est daté de 1000 av.J.C.. L'un d'entre eux, le tumulus royal reconstitué après l'achèvement des fouilles, abrite désormais un somptueux musée qui livre à l'humanité une part des incroyables trésors de cette riche civilisation, pourtant considérée comme barbare par les anciens Grecs. Dans une semi obscurité, l'excellente muséographie crée une ambiance mystique autour des tombes gigantesques d'importants personnages comme celle de Philippe II de Macédoine.
Désolé de ne pas pouvoir montrer ce que nous avons vu, les photos y sont interdites. Mais rendraient-elles l'émotion et l’émerveillement que nous avons ressentis pendant ces 2 heures de voyage dans ... l’Éternité ?
Et puis sans ce tourisme de masse, que nous déplorons si souvent, pourrions nous voir ces trésors ?
La traversée inintéressante des grandes plaines agricoles de Théssalonique nous conduit en marge de la ville à un paisible bivouac tout à fait inattendu au bord de la baie portuaire, face au deuxième port de Grèce, le panorama du Mont Olympe au sud-ouest et tout au fond, sud-est, le Mont Athos.






Longue balade sur le front de mer de Théssaloniki, grande ville très urbanisée et verticale, jusqu'aux ruines des fortifications de Galère du III s.












La première des 3 péninsules de Macédoine, Kassandria, est détachée du continent par le creusement d'un canal romain du III s qui a été fortifié à la période byzantine.



Au delà nous roulons pour tenter d'échapper aux innombrables installations touristiques et balnéaires. Quand nous nous en croyons dégagés, au matin d'un beau bivouac isolé sur une plage déserte sans aucune interdiction, nous décidons de relâcher enfin pour une première journée.



Merci à Starky & Hutch qui nous en délogent avec une menace d'amende à 1000€, pas moins ! Ils nous poussent ainsi encore plus au Sud de l'isthme.



Si l'endroit y est plus sauvage encore et pas plus occupé que par quelques cabanons plus ou moins légaux, ces villégiatures populaires d'été, (pas belles, d'accord, mais grecques !) ne tarderont sans doute pas à finir de disparaître.



Le pays est à vendre ! Les plantations d'oliviers semblent appartenir à un passé révolu, "l'huile de sera plus tirée" et qu'importe si les locaux finissent d'y perdre leur âme, les devises russes ou bulgares aiguisent tant l'appétit des promoteurs et des voyagistes de tous poils.



Villages club, Resorts, spa hôtels, Résidences de luxe, Complexes "touristiki"... Fric, sea, sun and sexe dévorent partout les magnifiques côtes dans une vulgarité affligeante.
Nous nous éloignons de plus en plus de la Grèce du sud que nous avons découverte et tant aimée l'an dernier. Presque à chaque photo prise, nous avons le sentiment de faire partie des derniers "visiteurs raisonnables", s'il en est, à shooter ce paysage déjà bien entamé.
Le monde bouge et pour quelle destinée ?



Finalement pour notre relâche, c'est dans le sud de la deuxième péninsule, celle de Sitonia, que nous trouvons une nature plus vierge de toute construction et d'où nous pouvons poster ces dernières news