Après les régions minières d'extraction du phosphate, c'est le grenier céréalier de la Tunisie que nous traversons dans un paysage vallonné entre 400 et 900 m d'altitude. Pas un hectare n'échappe à la mise en culture mécanisée et à la préparation des sols pour les semailles du blé d'hiver. Les haies et les arbres ont souvent disparu du paysage pour laisser toute la place à une mono-culture extensive. Les fermes sont très modestes avec très peu d'installation.
César, déjà, nourrissait Rome grâce à ces terres fertiles de l'Empire Romain.
Une halte dans la trépidante ville universitaire de El Kef nous ouvre les portes de la kasba pour une visite de la forteresse. Les édifices juifs et chrétiens alentours dans la médina, eux, sont fermés et semblent souffrir d'un manque d'entretien.
Nous découvrons aussi 2 sites romains majeurs sur notre route. D'abord, les ruines de Sbeitla assez mal mises en valeur.
Elles nous paraissent beaucoup moins spectaculaires que celles de Dougga très étendues, près de Teboursouk. A moins que ça soit la présence animée d'un groupe d'étudiants du Maghreb qui, pour une fois ramène de la vie dans un site ?
Ici l'architecture romaine fort bien conservée, montre la ville avec ses rues et ses édifices, et aide notre imaginaire à nous transporter 20 siècles en arrière.
Par des routes secondaires cassantes, dont l'entretien inexistant n'a plus rien à voir avec la qualité du réseau principal, notre remontée vers le Nord prend fin à Tabarka en retrouvant la mer et aussi hélas, un nouvel épisode pénible avec la police qui veut absolument nous parquer en ville pour la nuit en nous privant d'un bivouac aux Aiguilles, réputées "dangereuses" pour eux. En effet, un peu à l'écart de la ville, au bout d'un malécon vétuste, c'est l'endroit souvent choisi par une jeunesse désœuvrée pour y amener quelques canettes de bière interdites
En route pour notre dernière étape qui longe la côte Nord jusqu'à Bizerte.
Il nous faut bien, ce soir, la sérénité de ce superbe bivouac pieds dans l'eau, sur une magnifique plage déserte de la baie sous le Cap Serrat, pour éviter à la nostalgie du Sud et du désert de nous envahir. Dans notre dos une immense forêt d'eucalyptus séculaires et de pins serrés borde les dunes.
On oublie bien volontiers la police des milieux urbains à vouloir trop bien faire son travail....Mais où est la quiétude du voyage d'antan ?
Les oiseaux migrateurs sont absents des lacs et lagunes qui précèdent l'arrivée dans cette grande ville industrielle au fort passé colonial. Sur la route tous les nids à cigogne sont vides, elles auraient choisi d'autres sites de villégiature plus au Sud pour leur migration hivernale, nous les comprenons un peu...
Depuis la révolution, la fréquentation touristique n'aurait pas repris elle non plus, pourtant le vieux port et la médina sont plein de charme et d'ambiance à Bizerte.
Nous serons demain soir de retour à Sidi Bou Saïd en refermant notre grande boucle Tunisienne de 2700 km, alors une dernière nuit authentique s'impose, et c'est véritablement au sein du petit port de pêche animé de Ghar El Melh que nous trouvons refuge
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