30
Novembre 2019
Une
longue balade en bord de mer jusqu'à ...bien sûr : la tour génoise
!
Retour
par le vignoble, puis huîtres, moules et vin blanc des coteaux
alentours, un régal à l'excellente maison au nom prometteur "Les
coquillages de Diana"...
Et
c'est largement à la hauteur de nos attentes avant de quitter la
plaine côtière pour la dominer depuis le balcon-village de
Cervione.
Surprenantes
constructions anciennes de 3 à 8 niveaux accrochées à la montagne
si typiques de la Corse, panorama sur l'activité agricole, visite du
petit musée ethnographique local et rencontres impromptues.
Jusqu'à
Ponte Leccia, la traversée de la Castagniccia nous régale par une
toute petite route dans les vieux châtaigners et les villages
séculaires où fument encore quelques foyers.
Nous
refermons notre tour de l'île avant un dernier crochet vers le Cap
Corse en traversant d'abord le Désert des Agriates. Un territoire
abandonné qui semble rester en équilibre entre légende et réalité.
Sa
partie ouest de tradition pastorale semble être devenue le domaine
exclusif des rapaces qui survolent le maquis et les roches
volcaniques tourmentées. La partie Est garde une activité plus
agricole et annonce déjà un retour à la fréquentation estivale
friande d'activités tout terrain.
Nous
avons 5 jours devant nous avant de ré-embarquer à Bastia et le Cap
Corse se dessine comme un point d'orgue plein de surprises pour
achever en beauté ce tour des merveilles en Corse. Aucune autre
région française ne peut rivaliser avec autant de nature
diversifiée si bien protégée. Je pense à certaines régions des
terres australes de Patagonie mais au climat plus rude.
Chaque
virage de la route en corniche réserve un nouveau panorama, une
nouvelle extravagance de la nature, une surprise toujours aussi
inattendue.
Je
ne sais pas si c'est le fait d'être à la fin de notre balade que
nous aimerions faire durer ou si, sous nos yeux, le spectacle est
toujours plus intense, mais nous "avançons au frein" en
multipliant détours et crochets, ralentissant notre progression,
profitant du moindre village hors du temps, du moindre belvédère qu'offre une tour génoise, un ancien couvent.
Pourtant
ça devait arriver ! Jusqu'à maintenant aucune verrue humaine
n'avait été vraiment choquante sur notre route. L'exploitation
industrielle de la Corse n'a jamais fait souche. Son exploitation
minérale a toujours conduit à l'échec. Mais dans un détour de la
corniche, la montagne saignée par les machines humaines, nous
apparaît comme une balafre en travers d'un beau visage.
A
Canari, il n'a pas fallu plus de 20 ans à la société Eternit pour
causer cette irréversible plaie par l'exploitation des filons
d'amiante des roches serpentines de la montagne, rejetant dans le
même temps des millions de tonnes de minerai improductif à la mer.
Au début du XX s la conscience environnementale existait si peu, le
septième rang mondiale de la France comme producteur d'amiante
(1
million T de serpentine extraite pour 20000 T d'amiante produite en
1960)
et
le développement économique du secteur convenaient à tout le
monde. Le danger était déjà connu mais dissimulé. Il a fallu la concurrence économique canadienne pour fermer l'exploitation en 1965,
seulement vingt ans après son démarrage. Aujourd'hui ces capacités
humaines à faire et défaire rendent difficiles les opérations de
désamiantage. Elles coûtent chaque année des millions d'euros à
la région sans perspective de réparation possible.
La
tempête d'ouest se lève donnant aux petits ports de schiste des
allures bretonnes. Le lendemain les rafales montent à 150 km/h en
haut du Cap Corse devant l'île de La Giraglia.
Alors
nous redescendons côté Est pensant pouvoir nous abriter pour la
nuit au port de Mecinaggio. Ici les drisses claquent dans les mats
qui sifflent dans les rafales.
Face
à l'île d'Elbe, cette côte nous paraît moins sauvage, du moins
sur le littoral.
Nous
la parcourons plus rapidement jusqu'à Bastia dont la trépidence
nous chasse jusque sur l'étang de Biguglia.
Mais
c'est au calme retrouvé de l'élégante chapelle polychrome Saint
Michel de style toscan construite en appareillage de pierres blanches
calcaires et chloritites vertes, que nous retrouvons la montagne pour
passer la nuit.
L'agréable
village de Murato domine le golfe de St Florent, traversé il y a 3
jours. Par une autre route, côté terre cette fois, nous surplombons
aujourd'hui son arrière pays très agricole.
Pour
contourner Bastia par la corniche qui domine la ville, nous
franchissons le col de Téghime qui fut le théâtre d'une célèbre
bataille pour la libération de la première région de France en
1943 par les troupes d'Afrique du Nord.
C'est
là, dans ce Bastia qui a bien changé, que le ferry nous attend pour nous
ramener sur le continent.
Il nous reste à refaire cette traversée maritime, Bastia /Toulon, la première que nous avions faite, (Jean Marc, Ghislaine, Françoise et moi) il y a 44 ans à bord de Cythère dont nous venions de prendre possession pour d'autres aventures
Il nous reste à refaire cette traversée maritime, Bastia /Toulon, la première que nous avions faite, (Jean Marc, Ghislaine, Françoise et moi) il y a 44 ans à bord de Cythère dont nous venions de prendre possession pour d'autres aventures
Cythère nous attend à Bastia en 1975 |
Le vieux port, presque sous le même angle !... |
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