mardi 19 novembre 2019

Corse Le Centre / Sud


19 novembre 2019

La basse ville récente de Corte n'ayant pas beaucoup d'intérêt,



nous montons vers la citadelle par les nombreux escaliers, serrés entre d'imposantes anciennes bâtisses aux façades souvent lépreuses,






pour déboucher à la cime du rocher, sur l'esplanade du Musée de la Corse.



Outre l'exposition permanente sur l'histoire, la vie rurale et l'économie de l'Île, l'animation du site offre des spectacles et une belle programmation tout au long de l'année. La citadelle génoise, le Nid d'Aigle, constitue un magnifique belvédère sur la ville.



Mais pour nous le must de la région nous le trouvons en remontant les Gorges de la Restonica.




La saison est idéale. D'abord pour les éclatantes couleurs d'automne de la forêt, mais surtout quand on imagine ici plus de 1000 personnes par jour remontant ces 20 km le long du torrent de montagne en période estivale... Aujourd’hui nous sommes seuls ! Mais bien sûr au bivouac du soir, à 1400 m au bord du fameux GR20, le temps a encore changé. Il neige quand nous retrouvons le camion dans la forêt en descendant des bergeries mais ça n'en est que plus beau.
Sur cette route Sud Ouest vers Girolata, et après la traversée du véritable désert minéral de La Scala Sta Regina aux roches rouges, il nous semble avoir changé 3 fois de pays dans la même journée sur moins de 100 km.




Trombes d'eau le lendemain en traversant la forêt d'Aitone, alors nous ne sommes pas très motivés pour partir sur les traces de la légendaire Assemblée Constituante de la République des Bandits. Les silhouettes des grands arbres détrempés, le riche couvert forestier et les nouvelles de Flaubert devront suffire à nourrir notre imaginaire.
Notre grand détour, depuis 4 jours, nous amène de l'autre côté du barrage, aux baies de Porto et de Girolata dont la beauté des granites rouges est malheureusement noyée dans la grisaille...Nous aurons essayé !





Au hasard d'une éclaircie, quelques marches se présentent pour nous tirer de la voiture. Le long d'une plage ou comme ici, dans la presqu'île des Sanguinaires à Ajaccio.



Plus au Sud sur la route de Propriano, c'est une plongée en plein maquis impénétrable, parfois entrecoupé du bas fond d'un petit estuaire et son cours d'eau. La montagne est parsemée de quelques belles propriétés souvent invisibles mais que l'on devine dès qu'un panorama rend le lieu exceptionnel.
Nous aussi, ici plus qu'ailleurs, nous devons nous rendre invisibles. Il suffit d'un bivouac tardif trop à "l'arrache", donc moins dissimulé, un peu de passage des pickup locaux et ce sont les longs coups de klaxon que nous avons du mal à prendre pour ceux d'une bienvenue... Hostilité, plus ou moins orchestrée par les institutionnels vis à vis de l'itinérant.Celui ci, moins conforme aux transhumances estivales lucratives, n'entre pas forcément dans le moule de la consommation ordinaire si développée ici. Elle ne peut que renforcer la réputation plus ou moins xénophobe de certains insulaires qui ne voient dans ces "étrangers" trop autonomes qu'un "manque à gagner". Sans doute les excès vulgaires de la beaufitude-camping-cariste-lambda peuvent exacerber en période estivale, mais nous sommes en novembre, presque les seuls encore à sillonner l'île avec un véhicule discret, dans des lieux discrets et tous les commerces sont fermés depuis longtemps déjà !
Presque une centaine de tours génoises autour de l'île constituent autant de vigies sur les places fortes de l'extrémité des caps d'entrée de chaque fjord . Celle de Campomoro figure parmi les constructions des plus massives en dominant l'entrée de la baie de Propriano.



Le maquis plus au Sud, après Sartene, présente des trouées de vastes espaces défrichés transformés en pâturages.





De nombreux golfes étirent leurs longues plages à la fréquentation balnéaire accrue depuis l'ouverture de la liaison maritime avec le continent à Propriano.




Pendant que la Corse bat des records de pluviométrie nous poursuivons, non sans passer consulter les oracles au site mégalithique de Cauria. Là, autour des alignements de menhirs et des dolmens, les divinités météorologiques nous font savoir que depuis plus de 4000 ans, elles en ont vu d'autres en matière de précipitation...



Alors continuons vers les spectaculaires chaos granitiques, comme celui de Roccapina. Son lion couché face à la mer est une de ces premières sentinelles sur la route de Bonifacio


mais là !... Grrrrrrrrr

Là, je vous dis !...Enfin
Bon là, c'est à vous de voir ce que vous voulez




Et puis tout change ! Première curiosité surprenante, d'un coup nous quittons le minéral magmatique et ses granites en descendant sur Bonifacio avec ses roches sédimentaires calcaires qui contribuent largement à en faire la perle de la Corse. La ville, chargée d'histoire est spectaculaire. Sa configuration géologique qui a inspiré tant de sociétés pour y établir leur suprématie militaire et commerciale rend sa visite aujourd'hui passionnante.




Nous avons la chance d'une première journée sans pluie pour flâner du merveilleux port si bien abrité aux bastions de l'Etandard, 





du spectaculaire escalier du Roi d'Aragon à l'émouvant cimetière marin







de ses innombrables ruelles pleines de caractère à ses falaises aux multiples visages.








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