25
novembre 2019
Nous
remontons un littoral accidenté le long des Bouches de Bonifacio
dans un maquis parsemé de lotissements résidentiels face à la mer
Tyrrhénienne.
Les
nombreuses plages naturelles au fond de chaque golfe sont autant de
magnifiques spots, mais équipés des habituels panneaux nous rendant
indésirables. D'ailleurs ces panneaux au camion barré de rouge,
sont bien les seuls à ne pas être passés à la bombe de peinture
noire ou perforés au gros calibre.
A
Porto Vecchio, le terme de "la voie royale", celle du
randonneur qui descend le GR 20, nous trouvons tout ce qu'il nous
faut pour une étape d'intendance, eau, carburant, gaz, alimentation,
laverie...
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Nous
quittons le littoral pour reprendre de la hauteur avec de magnifiques
panoramas qui s'ouvrent de place en place dans la forêt.
Conifères et chênes verts constituent le fond de chaque tableau d'automne aux
couleurs jaunes, orangées, brunes, rouges qui s'offrent à nous dans
l'Alta Rocca jusqu'au site archéologique de Levie. Au matin, nous
l'avons pour nous seuls pour une balade de 3 h dans les vestiges du néolithique.
De
l'âge de bronze au Moyen Age, les taffoni, et les empilements
d'énormes boules de granite, forment les bases spectaculaires de châteaux forts, lieux de culte et habitats sous roche.
Hélas
la pluie est de retour nous fermant à nouveau l'horizon brouillé
dans les nuées humides. La journée entière est noyée dans un
déluge ininterrompu.
Comme
nous sommes entre 500 et 1300 m, les nuages enveloppent les
somptueuses Aiguilles de Bavella que nous distinguons à peine de
place en place. Quant au plateau de Cuscionu, nous devons renoncer à
mi-chemin tant la route est dégradée.
Les
rares villages de montagne que nous traversons sont déserts. Au bord
des routes, nous croisons plus de cochons que d'autochtones,
d'ailleurs les gens d'ici s'occupent d'eux ! Dans les maisons les
familles sont en pleine cochonnaille. C'est aussi l'époque de la
châtaigne, fraîchement ramassée, elle occupe aussi bien du monde au
coin du feu.
Nous
devons rouler un minimum, car privés d'énergie solaire, il nous
faut charger les batteries pour s'assurer le chauffage de la nuit.
Celle de ce soir, les roues avant en Haute Corse celles de l'arrière
en Corse du Sud, va être fraîche au col de Verde, un célèbre
bivouac du GR 20 à 1300 m.
Le
pin laricio prédomine ici après toute cette journée sous les
derniers feux des frondaisons jaune-orangées de l'automne. Le
feuillage des châtaigniers et des hêtres est bien le seul à nous
donner cette sensation de lumière dans toute cette grisaille.
Au
matin, nous découvrons que nous sommes juste au point de rendez vous
des chasseurs qui partent courir derrière le sanglier. Il est temps
d'amorcer la descente vers les lagunes de la côte orientale.
Après
la pose café au joli village de Ghisoni nous entrons dans les
étroits défilés des Strette puis celui de l'Inzecca.
Sans
doute une des plus belles routes de l'intérieur de l'île et par
chance le soleil refait son apparition !
Fini
la dentelle de roche, les épaisses forêts, les torrents tumultueux.
Place
au longs cordons sablonneux des basses terres très agricoles en
retrouvant l'étang d'Urbino, puis celui de Diane.
Nous
y passons la nuit dans un décor très différent d'hier, la mer
forte déferle à 100 m au bas de la dune.
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