lundi 2 octobre 2017

Lacs et Dolomites

02 octobre 2017




Nous n'y revenons pas d'ailleurs à Come, les 3 tours d'hier autour des remparts du XIIs dans le trafic estival, les rues encombrées de promeneurs, l'ambiance bcbg de la Cômo de G. Clooney ne nous retiennent pas d'avantage.




Un peu plus loin, Bellagio. Un peu la version tropézienne de ces rivages magnifiques. Même s'il n'y a plus de magnaneries à Côme et que tout arrive d'Asie, la soirie régionale y fait toujours recette au côté des restaurants touristiques dans son dédale de rues pavées pleines de charme.




L'autre branche Est du Y renversé que représentent les rivages du lac de Côme est bien plus paisible pour parvenir à la captivante ville de Bergamo.


Avec un nom d'origine gauloise, elle fût sous domination romaine au II s, rattachée à la Ligue Lombarde au Moyen Age, puis sous administration vénitienne jusqu'à ce que Napoléon en fasse une République sous contrôle français. Enfin elle passera sous domination autrichienne avant son rattachement au nouveau royaume d'Italie.




Après notre grimpette à la forteresse qui domine la ville, nous gagnons la Citta Alta


où nous tournons les pages de l'histoire en tentant de déchiffrer les diverses influences tout au long de ses rues et édifices remaniés au cours des siècles.






La Basilique Santa Maria Maggiore coupe le souffle. Si nous avons pu voir, en Amérique du Sud, décors et richesses à profusion dans les lieux consacrés, ici c'est le patchwork des arts et des styles qui ne laisse pas de vide. Si le brillant des métaux précieux abondants sur le continent américain renforçaient la religion, ici c'est plus aux Arts de magnifier croyance et spiritualité




Inspirations médiévales, renaissances, baroques, romanes, gothiques...
Tapisseries, dorures, statuaires, sculptures, bas reliefs, retables, staffs, peintures et oeuvres monumentales (jusqu'à 37 m2 !),
Chapiteaux, corniches, murs, plafonds, voûtes, croisées d'ogive...Tout y passe ! C'en est trop ! on ne sait plus où poser les yeux.


Pardonnez moi, ce n'est plus de l'art, mais question pâtisserie aussi, il y a du "lourd" à Belano ! Du très lourd !


Sur notre route vers les Dolomites, niché au fond d'une profonde vallée glaciaire, la merveille du lac d'Iséo nous offre un bivouac de choix surplombant, ici un peu dans les brumes matinales


Les sommets autour de nous dépassent maintenant les 3000 m dans les Dolomites de Brenta,



Les stations des grands domaines skiables du Alto Adige, endormies à cette saison, vivent fébrilement les préparatifs de la saison prochaine.
C'est tout le contraire en redescendant dans le Val di Sole plus authentique. Parce que là, de la pomme... "Y'en a" ! et sous le grand soleil de ce versant la récolte a commencé sur les pentes des immenses vergers couverts de pommiers et au fond de chaque vallée



Plus très loin de Bolzano, à quelques montagnes d' Innsbruck, nous nous installons presque à la frontière avec le Tyrol, au bord d'un petit lac romantique.




Le lendemain, comme souvent, l'effort le plus difficile de la journée est de s'arracher à ce lieu que nous avons choisi la veille au soir, avant la tombée du jour, pour notre bivouac. En général, il est très rare que nous soyons pressés de quitter, ce bord de rivière, cette rive de lac, ce fond de vallon, ce balcon panoramique d'un col, enfin l'endroit de pleine nature, beau et paisible qui s'est offert à notre passage. A part quelques rares spots urbains, à des arrêts obligés, contraints ou imprévus, (que nous fuyons rapidement au petit matin), l'inconnu et l'envie d'aller voir plus loin nous donnent l'énergie de repartir. Et aujourd'hui c'est vers les hauts alpages, ses vastes étendues de pelouse d'altitude en plein ciel, y pâturent encore vaches laitières et chevaux halffinguer. De loin en loin les villages aux balcons des chalets d'où dégoulinent géraniums et pétunias ont tout de l'Autriche proprette et accueillante






Au carrefour de 3 vallées, Bolzano semble être une ville saturée. Italienne depuis 100 ans seulement, nous gardons de notre virée à vélo dans la capitale du Tyrol du Sud, plus une impression d'Autriche que d'Italie dans son centre animé





Son activité industrielle y attire beaucoup de monde mais bien sûr beaucoup ne sont pas servis ou n'ont pas le droit de l'être. On ne lève pas la tête vers les magnifiques sommets. On n'est pas là pour ça. Cueillette des pommes pour certains, mais petits boulots de misère, fouille de poubelle et gens désoeuvrés pour tant d'autres. Les grands maux du monde urbain à travers lesquels on ressent bien toute la pression des mouvements migratoires d'aujourd'hui complètement inversés en Italie en un demi siècle.



La route d'altitude reprend bien vite et dévoile ici des paysages alpins grandioses à chaque grand col, en nous racontant







les investissements considérables voués à l'or blanc comme dans l'Alta Badia



ou l'histoire de la Grande Guerre dans le Piccolo Lagazuoi.



Soldats Italiens et Austro-Hongrois n'aboutissant pas à la suprématie du Passo Falzarego dans leur face à face de surface sur les pentes du Lagazuoi, enterrent leur combat en une guerre verticale de galeries et tunnels creusés dans le rock à 2700 m d'altitude et transformant la montagne en labyrinthe de boyaux et tranchées reliant des positions stratégiques de combat.









Ces montagnes sont aujourd'hui italiennes, cent ans plus tard, notre rando sur ce massif est un vrai régal, mais en crapahutant sous terre dans ces lieux historiques, il reste difficile de comprendre l'hérésie d'un tel acharnement au fond de ces trous à rat.




La journée a été dure et nous restons une nuit encore au Passo Falzarego. Le soir venu le ciel se déchire et dans un dernier clin d'oeil du Lagazuoi, les rayons du couchant saluent notre course en embrasant la roche




Le mauvais temps est arrivé dans la nuit avec le vent, la pluie et des températures descendues autour de 5°. Nous nous mettons en route mais les célèbres 5 Tours restent invisibles aujourd'hui et les prévisions météo sont mauvaises. Jusqu'au 1 octobre nous avons eu plutôt de la chance question soleil.



Et puis il y a des signes qui ne trompent pas comme le bois fendu prêt sous la maison, les canons à neige que l'on ressort, le touriste qui se fait plus rare...



Alors laissant "nos Venise respectives" à nos heureux souvenirs, c'est dans une belle ambiance automnale que nous mettons cap au Sud vers la Toscane, non sans un dernier crochet alpin par le Lac de Garde 2000 m plus bas.




1 commentaire:

  1. Les températures seront plus clémentes en Toscane,nous étions partis ensuite en Autriche mais c'était l'été

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