samedi 9 septembre 2023

Comtés de Mayo , Sligo et Donegal

Histoire de faire durer encore un peu le Connemara, je récidive le lendemain du côté de Clifden et c'est le fond d'un estuaire enchanteur qui m'inspire cette fois. Le jusant a commencé depuis 1h environ et c'est sans effort avec la descendante. Mais je réalise vite que pour remonter il me faudra attendre la renverse et le flot montant ... je vais y passer la journée! Je choisis de débarquer en laissant le kayak et remonte à pied pour aller chercher le camion. C'est le lendemain matin en me réveillant avec l'eau à 1m du camion que je réalise qu'on ne doit plus être loin de la remontée des coefs... le marin a bien oublié sa règle des douzièmes...
Avec ça une brume épaisse ajoute une féerie blizzard. Petit arrêt culture à la chaumière de villégiature de Patrick Pearse, poète irlandais, défenseur de la culture régionale et mort sous les balles anglaises
Je reprend la route et ça n'est plus tout à fait les paysages forts du Connemara, la campagne redevient plus agricole avec le retour des moutons. Ce matin dans la brume, la route est jalonnée de moutons. Des bleus, des rouges, des verts (oui, oui des roses aussi !...). Il suffit de les suivre et de s'élever d'une soixantaine de mètres pour se croire à nouveau en montagne.
Je m'arrête pour déjeuner au magnifique Lough de Kylemore. Il y a là une abbaye surprenante, un ancien château construit au XVII s à l'histoire rocambolesque racheté par les bénédictins au début du XIX. Aujourd'hui des sœurs bénédictines s'y occupent d'éducation de jeunes filles, d'artisanat et de tourisme.
Après Killary Harbour, Leenane et la jolie ville de Westpoint Passé Letterfrack, le paysage vallonné prend des allures de steppe où le regard est retenu par les longues saignées des sphaignes révélant l'exploitation des tourbières qui piègent, depuis toujours, le carbone dans les sols acides et spongieux gorgés d'eau. Si devant les maisons irlandaises modernes et proprettes,
le tas de tourbe a presque toujours disparu, la conscience écologique liée au changement climatique peine encore à se passer de cette ressource fossile économique pour se chauffer l'hiver.
Court arrêt aux ruines de l'Abbaye de Burrishoole, quant à la tour-château de Rockfleet, je la trouve fermée pour travaux, mais le site est remarquable.
La brume tarde à se lever et en faisant le tour de la péninsule de Corraun je décide à regret de ne pas m'engager sur Achill Island où je ne vais rien voir.
Après Bangor, c'est un véritable désert aux rares buissons rabougris et pliés par le vent d'ouest. Les étendues de lande filent jusqu'à la mer et finissent souvent en falaise comme au célèbre Downpatrick Head autant spectaculaire que chargé d'histoire. Plus en arrière encore je remonte dans le néolithique au "Ceide Fields", le plus grand site historique d'Irlande découvert en 1935, par un irlandais venu exploité la tourbe. Quand sa pelle résonne sur une pierre au fond de l'épaisse couche de tourbe, c'est celle d'une tombe mégalithique vieille de 5000 ans. Bon, les restes de plusieurs kilomètres des fondations des constructions du néolithique n'ont rien de spectaculaires, mais le site est exceptionnel et sa muséographie moderne remarquable.
Je reste dans le coin pour un bivouac sur le falaise devant une des plus célèbres curiosité géologique de l'Irlande la falaise de Downpatrik Head. Autre fois un pont la reliée à la terre pour accéder à une propriété

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