16/10/20
Où nous sommes ? Au bout de la ligne rouge ... (mais au bas de l'article il y a aussi un lien qui renvoie au lieu du présent post !...)
Pas grand chose pour vraiment retenir notre attention dans les villages que nous traversons, sauf peut être l' impression d'un habitat modeste, souvent sans caractère, abritant une vie laborieuse et de pauvreté.
Par contre l'itinéraire côtier offre le spectacle fascinant de l'assaut perpétuel de la mer contre la roche des falaises.
Cette roche qui fût ici l'objet de tant de convoitises !
On peut curieusement imaginer de comparer nos sentiments actuels en découvrant les sites Nuraghes ou Romains, à ce que seront ceux des visiteurs de l'an 4 ou 5000 devant les vestiges des épouvantables friches de notre ère industrielle ? En 3000 ans, l'exploitation mercantile sans ménagement de notre Terre, a remplacé les simples notions élémentaires de défense, protégeant les ressources et les gens.
Si au fond de chaque crique, les communes de la Costa Verde tentent aujourd'hui de miser sur les beautés sauvages de ses côtes, le balnéaire, un peu de promotion immobilière et le tourisme estival, en voulant croire que ses balafres minières peuvent être un atout attractif supplémentaire, il n'en est pas moins que de grandes zones resteront sacrifiées pour des décennies encore.
L'extraction de l'argent, plomb, zinc, fer, cadmium, gallium, molybdène et tant d'autres ... a transformé la région en puits, galeries, carreaux miniers de triage, de lavage, ligne de transport, détournement de cours d'eau, cônes de rejet, mais aussi créatrice d'une ingénierie industrielle toujours plus productive qui expose aujourd'hui ses gigantesques carcasses d'acier et de béton à l'abandon et des terres polluées encerclées de grillage.
Plus haut dans la montagne, de petits palais pour la direction ne trouvent plus preneur .
Le vent et les intempéries de ces derniers jours ont apporté plus de caractère encore à la beauté de la côte que le soleil illumine entre deux grains sombres.
Comme tant d'autres, la mine de Buggurru ou celle de Masua, dévoilent à la sortie d'un virage de la corniche, sa cicatrice purulente du boum minier du XIX s. L'injure à cette terre où tant d'hommes ont souffert pour le profit de bien peu d'entre eux et qui en modifia à jamais sa destinée
Flavia, la petite fille de l'ingénieur qui a sût si bien concevoir l’accroissement de ce profit, a laissé son nom au port de chargement souterrain que nous visitons aujourd'hui : "Porto Flavia", donc !
Un fleuron de technologie, qui a permis, dès 1924, le chargement des cargos vapeurs minéraliers en pleine mer entre le pain de sucre et la falaise.
Une bande de transport nourrissant un bras articulé, vomissait en continu dans les cales, depuis la falaise, son minerais lavé sur le site d'extraction après avoir été stocké dans 9 silos souterrains de plusieurs milliers de tonnes, creusés dans la roche et approvisionnés jours et nuits par la noria des trains traversant les 600 m des tunnels supérieurs.
Un des premiers terminaux maritime révolutionnait alors le chargement du transport minéralier vers l'Europe du Nord
Après un bref passage sur l'île de San Antioco sans grand intérêt, nous contournons la Côte Sud avec des images qui font penser à l’Estérel.
Mais déjà, dans le comportement des gens et les plus nombreuses interdictions, nous pouvons percevoir la pression humaine s'accentuer avec la proximité de la capitale.
Quelques heures à Cagliari nous suffisent pour monter à la vieille ville relativement épargnée par les bombardements alliés de la dernière guerre.
De beaux édifices entre ses tours espagnoles et ses remparts pisant, sa cathédrale remarquable pour ses marbres.
Mais aussi bruits, trépidation urbaine et bien sûr, sa foutue obsession du "masquera"...
Nous regagnons assez vite le Sud Est de l'île et l'un des massifs les moins urbanisés de Sardaigne. Le massif du Sarabus couvert de chênes, nous offre l'opportunité d'une rando de plus de 10 km avec 500 m de dénivelé dans les chaos de granit et la présence de nombreux sangliers, mais les derniers cerfs du pays, eux, ne se montrent pas.
T 04
Enfin la carte globale.Il était temps LOL
RépondreSupprimerBonne continuation