mercredi 5 juin 2019

Monde égéen, monde balkanique


05/06/19

25° E Sans doute la plus orientale des longitudes en Thrace de ce voyage.
Les plaines de Thrace plus à l'Est, vers la frontière Turque à une centaine de km en direction d’Istanbul, ne nous disent rien. Ce sera l'objet d'un autre voyage plus oriental encore. Comme nous ne sommes vraiment pas très motivés pour quitter la Grèce, nous décidons d'embarquer demain pour l'île de Thassos , goûter encore un peu des rivages de la mer Égée, la sérénité de quelques petits ports dans la lumière du matin, la nature sauvage de ses collines, l'odeur du pin dans le soleil d'après midi, les eaux turquoises des criques...
Après l'escale à Kavala sur les traces de la conquête Ottomane et de Méhémet Ali (rappelez vous, nous l'avons déjà "croisé" l'an passé dans la baie de Navarino du Péloponnèse où il fut vaincu par une coalition navale franco-britannique au XIX s),


La maison de Momo


nous allons bivouaquer dans le delta du Nestos face au balai de très beaux ferrys qui, chaque heure, desservent la petite île au nord des Cyclades par Limenas.


Au delà de l'urbanisation touristique et des inévitables commerces d'opportunité qui foisonnent à son débarcadère, nous retrouvons des vestiges antiques beaucoup plus rares dans le nord du pays. Il faut un peu chercher, théâtre, temples, remparts, Agora, Acropolis oubliés sous la végétation des collines ou cachés sous, (ou même dans !) les récentes constructions des restaurants et boutiques au caractère plus immédiatement lucratif que le programme européen de mise en valeur abandonné depuis 10 ans dans la tourmente de la crise économique.

Encore 10 siècles et les Incas y mettront 12 angles !



Thassos avait gagné sa réputation dans l'antiquité par sa production d'un très beau marbre cristallin blanc. De ses carrières côtières on extrayait et envoyait par galère jusqu'à Rome des tonnes de ces blocs, en colonnes, linteaux... Sur les rivages des côtes très accords, les traces de ces travaux titanesques sont bien visibles.




Dans la montagne au centre de l'île, les rares villages authentiques épargnés du tourisme, se meurent avec les dernières générations attachées à leurs maisons traditionnelles de pierre et de terre







Et puis, il faut s'y résoudre, nous allons quitter la Thrace en tournant le dos au monde égéen pour retrouver le monde balkanique et l'énorme contraste ne va pas tarder à se faire sentir à tous niveaux !
Tout de suite après Xanthi, où se côtoient les riches demeures des anciens négociants en tabac et les habitations ottomanes






nous attaquons les Rhodopes, une chaîne montagneuse couverte de hêtres et de chênes qui crée la frontière naturelle entre Grèce et Bulgarie.

Au revoir Grèce,

Bonjour Bulgarie !

A flanc de coteaux, les villages Pomaques à majorité musulmane, cultivent ici un des meilleurs tabac exporté dans le monde entier. Puis les pentes deviennent plus escarpées et dévoilent de sublimes perspectives jusqu'à un petit poste frontière isolé.


Avec l'altitude nous perdons vite de la température en retrouvant la pluie, voir la grêle, sous les orages. (de 19/31° nous passons de 7/14°...)
Nous mettons le cap à nouveau vers l'ouest pour les quelques 3000 km de notre retour. Hélas les prévisions météo de la semaine à venir ne sont pas très favorables au programme de haute montagne que nous nous proposons de faire.
Partout des sources aménagées en bordure de route, nous donnent l'occasion de faire un peu de lessive ou le remplissage des réservoirs. Ce matin c'est aussi l'occasion de notre rencontre avec Raif et Fatima.


Invités pour le café, lui russe et elle bulgare, sans un seul mot commun dans nos langages, nous échangeons pourtant pendant 2 heures d'amitié spontanée. Vraiment douée pour les langues la Lili !



Il faut un peu de ténacité pour atteindre les curiosités naturelles du massif karstique, (ponts naturels, gorges du diable...) nous sortons alors souvent du réseau principal des routes tortueuses qui ne font que suivent les cours d'eau des interminables vallées d'altitude.










Commence alors le gymkhana entre les trous des épouvantables routes de montagne, étroites, en très mauvais état, dans la forêt de conifères omniprésente d'où surgissent, non pas les ours annoncés, mais de pauvres et tristes villages bien moches.


Exception de celui de Chiroka Laka récemment sensibilisé aux opportunités du tourisme balbutiant et qui rénove ses constructions traditionnelles.





Pendant que je m'essaye au biniou, Lili, elle, s'est mise au folklore local, cherchez là dans le groupe





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire