11/06/19
Le plus fréquent des panneaux rencontrés |
De
monastère en monastère, du Moyen Age au XIX siècle, ils sont plus
ou moins sur notre route, mais vraiment incontournables. Ils vont
conclurent notre maigre séjour dans le sud Bulgare et la chaîne des
Rodolpes plutôt éprouvante sur son réseau routier oublié.
Nous
entrons donc aujourd'hui en République de Macédoine du Nord.
Attention
de ne surtout pas confondre avec la Région Macédoine Grecque !
C'est LE sujet conflictuel entre les 2 pays que même la médiation
de l'ONU n'a pas tout à fait réglé. Quand à l'Europe, elle
reconnait que l'ARYM (Ancienne République Yougoslave de Macédoine).
Petit pays aux maigres ressources et à l'avancée ralentie par les
luttes d'influence historique, la diversité ethnique et aujourd'hui
son rattachement à l'Europe dans sa dépendance russe).
C'est
pourtant à l'histoire d'un peuple d'une certaine époque,
qu'appartient l'aura d'Alexandre Le Grand, pas forcément aux données
actuelles de géopolitique qui y trouve source de son ressentiment...
La
vocation agricole du pays désignée à la région du temps de la
Yougoslavie de Tito, reste dominante. Mais aujourd'hui devenue très
archaïque, elle montre des paysages d'une ruralité ancienne, un peu
bloquée dans le temps, faute d'avoir su se diversifier.
Sans
d'autre transition que celle des quelques kilomètres d'autoroute
avant la capitale, nous passons des paysages champêtres, tels ceux
de mon enfance en bourgogne, à la ville démentielle de Skopjé dans
son bric-à-brac-architectural-national-kitsch, empruntant à toutes
les périodes de l'histoire européenne, à toutes les cultures, à
tous les styles, même les plus improbables.
Las
Vegas ou Disney land en somme. Le grand projet urbanistique "Skopjé
2014", devant relever la ville du tremblement de terre de 1963
est toujours en cours de construction. Il semble avant tout être un
délirant programme de propagande visant à affirmer l'existence de
la jeune république dans un style "communiste" ou
"brutaliste" en quête de naïves symboliques tous horizons.
Au de là du style surprenant, si il en est un, le financement aussi
peut amener le visiteur à se poser bien des questions.
Notre
déambulation entre tous ces monuments d'artifice, cette profusion de
statues gigantesques, ces édifices très Le Corbusier, ces ornements
clinquants, ses casinos et faux bateaux sur le Vardar, nous laissent
dubitatifs, faut-il en rire ?
Aujourd'hui
il fait 41° dans ce bas-fond géographique qu'occupe la capitale
Playmobil. Véritable cuvette sans air ou le peu de sa circulation
est entravée par des tours ou des barres de logement façon banlieue parisienne 1960...
Avant
de quitter la ville, nous passons, par le "Pont des Arts"
(juste après l'Arc de Triomphe...) rive gauche du Vardar qui a
davantage conservé son passé ottoman pour une dernière flânerie
dans les rues pavées de son Bit Pazar, ses bains turcs, ses
caravansérails reconvertis en hôtel, ses églises, mosquées et
synagogues.
Le
soir venu, nous fuyons la canicule vers des altitudes plus fraîches
pour y passer la nuit.
A
la frontière du Kosovo, nous avons un peu l'impression d'être à
contre sens tant les gens cherchent à gagner la fraîcheur du
littoral adriatique plus au sud pour le weekend. Avec cette chaleur,
nous abandonnons l'idée d'aller à la capitale Pristina reliée par
une superbe autoroute aérienne toute neuve construite sur pilotis en
sacrifiant, hélas, la vallée qu'elle emprunte.
On
nous avait parlé du sens de l'hospitalité kosovare...Qu'ils soient
d'origine serbe ou albanaise, ça ne semble pas être une légende.
Ici plus qu'ailleurs nous ressentons une ouverture bien différente
et beaucoup plus d'aptitude à communiquer avec l'étranger.
Histoires, origines, cultures et religions sont ici un brassage
permanent depuis la nuit des temps, hélas aussi parfois l'origine de
conflits. Drapeaux et monuments de l'UCK montrent toujours, malgré
sa dissolution, l'aura de l'organisation au près de la population
albanaise largement majoritaire
Si l'écriture cyrillique a complètement disparu de la signalisation et des panneaux publicitaire ce n'est pas pour ça que nous comprenons quelque chose, au moins pouvons nous lire !
Cap
à l'Ouest à la rencontre de véritables paysages alpins.
Aujourd'hui
dimanche, ils sont le théâtre de ce qu'on ne voit plus beaucoup
chez nous, partout picnics, cerfs-volants et parties de campagne en
famille pour un weekend à la recherche de la fraîcheur des torrents
de montagne et des sous bois de hêtres au dessus de 800 m. Hélas, là aussi un peu choqués des comportements ordinaires, nous quitterons nos bivouacs avec un plein sac de détritus laissés par ces belles familles
Ce
soir, après quelques km de piste, le bivouac est sublime dans un
décor de rêve face à la chaîne de montagne qui culmine à 2700 m
en faisant frontière avec la Macédoine. Notre rando du lendemain se
limitera à 1650 avec 500 m de montée vers les cimes encore
partiellement enneigées
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