30/07/2016
En
touchant Thunder Bay sur le Lac Supérior nous mettons
un terme à cette longue trans-continentale.
Un
des premiers ports céréaliers au monde mais la route des échanges
commerciaux avait été ouverte il y a plus de 200 ans par des
européens en quête de fortunes diverses. Depuis l'Atlantique Nord
et le Labrador la remontée du Saint Laurent ouvrait déjà la
porte sur la région des Grands Lacs. La Compagnie de la Baie
d'Hudson et la Compagnie du Nord Ouest y rivalisent pour
l'installation de comptoirs basés sur le troc et l'échange avec les
peuples indigènes comme ici à Fort William.
En
Europe la fourrure est un luxe rare qui fait d'énormes profit;
pendant ce temps les indiens eux, découvrent tous ces merveilleux
biens de consommation courante comme l'outillage, la couverture
tissée, les pièges, fusils, munition... Alcool, variole et autres
maladies ne tarderont pas à suivre...
Devant
cette manne, indiens et trappeurs font une hécatombe incroyable chez
les bébêtes en tout genre pour parer ces dames d'ornements
exotiques à poilus.
Ainsi
naquit la nation canadienne.
La
reconstitution des lieux est magnifique à Fort William et les
ateliers travaillent avec matériaux, outillage et technique du 19e.
Si
le patrimoine historique n'existe presque nulle part, reconnaissons
le talent nord américain pour le décor, la reconstitution,
l'imitation plus vrai que nature ! L'animation de ce parc thématique
avec des dizaines de gens en costume, semble un peu endormie, mais
nous sommes lundi et le yenyen des rivières fait rage sur les peaux
de chacun !
Le
contournement des Grands Lacs offre encore quelques belles
images mais le trafic s'alourdit de plus en plus au nord du Lac
Erie en approchant de Toronto ou le long du Lac
Ontario. Bien sûr le détour jusqu'à Niagara Falls avec
bain de foule est inévitable.
La
nature a donné aux hommes, là encore, l'inspiration mercantile pour
transformer la ville de Niagara et sa région en gigantesque
business. Face aux chutes les complexes hôteliers, casinos,
boutiques et loisirs en tout genre s'éclatent dans un espèce de Las
Vegas des Grands Lacs.
Mais
là l'eau ne manque pas, 1 million de baignoires à la seconde dit-on
!
Décidément
il semble que notre périple américain s’essouffle, peut être
souffre-t-il de l'absence du positivisme de Liliane ? Peut être
a-t-il trop duré ? Peut être cette partie du Canada complètement
organisée, aseptisée, équipée et plus américaine que tout ce
que nous avons traversé, n'est plus du tout adaptée à ce type de
nomadisme et de voyage ? Yukon et British Colombia
nous semblent bien loin ! Le soir venu, ce sont maintenant des
galères épouvantables pendant des heures pour trouver un pauvre
endroit de bivouac de plaine, entre deux rangs de maïs transgénique,
à peine à l'écart des petites résidences de cinéma proprettes
qui bordent tous les chemins et des foules autoroutières. La
campagne est à la ville ou le contraire peut être ?
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