22/11/2015
Nous ne
sommes sans doute pas dans la meilleure période météo du secteur
mais même en novembre, la côte Est du Yucatan reste une
villégiature américaine de premier ordre. On peut cependant se
demander comment peuvent se remplir cette multitude d'énormes hôtels
aux milliers de chambre et ces résidences de luxe qui font la
Riviera Maya entre Playa Del Carmen et Cancun.
Là, les
plus réputés du monde se succèdent sur les 20 km de cette étroite
bande de terre qui sépare la lagune de la mer, c'est le début nord
de la Grande Barrière de corail de Belize.
Si la
motivation n'est plus la même, comme il y a 6 ou 7 siècles, l'homme
y fait toujours d'incroyables constructions. Mais pourquoi Cancun ?
La
réputation et le bling-bling du coin seraient-ils dû à cet
incomparable bleu caraïbe ?
Partout
ailleurs la pauvreté reprend ses droits. Vers l'Ouest, nous
traversons de bien modestes villages posés ça et là dans une
campagne plate, humide et presque sans culture.
Le mystère
maya est partout dans la région. A Chichen Itza, comme tous
les jours, il attire le monde entier sur un site à la restauration
exceptionnelle où se pressent touristes et revendeurs.
Dès 8h, la
manne est ouverte ! L'un cherche la connaissance, le coup d’œil,
l'émotion de l'histoire, le bon angle photographique, La pose idéale
du « Moi à Chichen Itza »,
l' autre,
un Dollar bien difficile à gagner en déballant tous les matins et
en remballant tous les soirs, ces tonnes de pacotille attractive,
mini pyramide, masque, bijoux et autres calendriers, tous garantis
maya d'origine.
La grande
pyramide est la symbolique du Yucatan partout récupérée, de la
canette de bière à la plaque minéralogique, elle continue
d'inspirer les architectes d'aujourd'hui.
Le site le
plus célèbre du monde maya, grandiose, impressionnant, nous laisse
interrogateur
Izamal, la ville jaune, semble assoupie dans son passé espagnol. Ses énormes pyramides coincées dans la ville ont cessé d'être les carrières de pierre des colons que l'on retrouve ça et là dans son vieux monastère.
Merida
, la ville blanche, car interdite aux indigènes à l'époque
coloniale, garde les traces de sa « splendeur ». On y
construit toujours à l'horizontal, les risques sismiques y sont
omniprésents, la cathédrale est un des rares édifices élevés.
On prend de
l'histoire ce qu'elle nous donne, rien de choquant de voir cet énorme
musée consacré au Monde Maya qui côtoie les grands édifices
religieux coloniaux
un rond point à la gloire
de l'ancienne civilisation juste après un autre à la gloire de nos
chers conquistadors fondateurs de notre ville.
En y
regardant de plus près, de tout temps l'homme, capable de tout
écrase ce qu'il veut, hier ou aujourd'hui l'Histoire se construit
pour demain …
Depuis deux
ans, du Sud au Nord, on nous ressert les mêmes salades de l'Histoire
sur le continent américain. Moi j'en ai un peu marre, elle est la
toujours la même, la grandeur est souvent dans le sordide. En payant
l'entrée d'un musée, d'un site archéologique, d'un édifice
religieux, j'ai le sentiment d'apporter mon modeste cautionnement au
minable de l'humanité.
J'ai
envie et besoin de retrouver la grandeur d'une nature forte et
immuable... Où es-tu Patagonie ? Avec tes Torres del
Paine, Perito Moreno, Rio Baker et
autres Fitz Roy ?
Où êtes-vous Villarica
et Cotopaxi ?
En
attendant, nous avançons et ici à Campeche, l'histoire nous sert
une ville coloniale rutilante fraîchement restaurée aux couleurs
vives de la vieille ville derrière ses remparts destinés à
défendre la colonie espagnole de la piraterie caraïbe.
Partout
dans la ville un Noël est en formation
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