06/10/2015
Si
en Equateur il y a quelques mois nous suivions l'Avenida de
los Volcanos avec un
point
d'orgue au Cotopaxi (aujourd'hui en éruption majeure), ici
nous sommes
dans
la «rue des volcans » tellement ils sont rapprochés. Pas
moins de 10 ensembles
volcaniques
du N au S de ce petit pays posés dans une région assez plate.
Dont
ici une représentation naïve plus ou moins à l'échelle
Les
centaines de cratères plus ou moins en activité entre 500 et 2000 m
d'altitude
témoignent
l'instabilité géologique de la chaîne Centro América. Encore
sous le coup
de
notre douloureuse virée au premier d'entre eux (Madeiras),
c'est en voiture, dans
les
champs de lave, que nous montons à plus de 500m sur la caldeira d'un
des
cratères
du Masaya. Beaucoup de fumée et de dégagements gazeux sans
pouvoir
apercevoir
le magma en fusion 200 m plus bas, au delà de la plateforme de la
dernière
récente
montée de lave. Nous nous baladons deux heures au bord de cette
térrifiante
bouche
de l'Enfer qui devient rougeoyante quand vient l'obscurité.
Toute
proche, la belle ville coloniale de Granada vaut la visite,
hélas le bivouac dans un
parc
publique de la ville sera bruyant et très chaud (ça ne descend pas
en dessous 30°
la
nuit, embabouchonnés que nous sommes!). Après celui de la
Laguna d'Apoyo aux eaux
cristalines,
mais tout aussi chaud, nous allons rechercher la ventilation des
côtes du
Pacifique.
Ici, comme partout ailleurs, la pauvreté du pays ne se mesure pas
seulement
à la modestie de l'habitat, au peu de voiture dans les campagnes,
aux
infrastructures
minimalistes (sauf un réseau routier exceptionnel), ou à la
corruption
de
la police qui nous déleste de 1000 Cordobas... Il y a aussi
l'insolence qu'ont les
riches
à s'accaparer le meilleur de l'espace et ici les meilleurs sites
côtiers ventilés.
L'accés
à la côte est souvent impossible, fermé, gardé pour un complexe
privé ou un
condominio
de résidences. Vautrés vulgairement dans leur luxe ils sont aussi
bien sûr,
pourvoyeurs
de quelques emplois locaux. Il nous reste quelques petits villages de
pêcheurs
qui eux ne ferment rien de leurs modestes villages, ils nous
accueillent sur la
plage
chaleureusement comme souvent au retour de pêche
Celà
me fait un peu penser à ce que disait Colluche au sujet des métiers
« dits sales »
quand
ils s'occupent de propreté comme le ramassage des ordures et
« propres » en
col
blanc quand ils peuvent générer les pires ordures dont l'homme est
capable.
Nous
avions un peu oublié que les premiers voyages de C. Colomb lui ont
d'abord fait
découvrir
ces pays d'Amérique Centrale avant que les conquistadors ne
descendent
plus
au Sud faire main basse sur les trésors Incas. En visitant les
ruines de Leon
le
Vieux, première capitale fondée par Cordobas au XVI
siecle, notre guide nous
rappelle
cette chronogie de la triste histoire coloniale que nous avions déjà
trouvée
avec
Balboa au Panama dans sa recherche du passage vers
l'Ouest. La Léon actuelle,
populaire,
commerçante et bruyante ne nous retient que le temps d'une balade
dans
son
centre ville animé.
L'activité
volcanique nous interpelle sous d'autres formes, celles des nombreux
champs
géothermiques ou bien les gigantesques coulées de lave qui forment
le canyon
de
Somoto que nous allons descendre pendant 4 heures au fond d'étroites
gorges
basaltiques,
parfois dans un courant violent. La confluance du Rio Comali venu du
Honduras
avec le Rio Coco va former le plus grand fleuve du pays jusqu'à son
embouchure
dans la Caraïbe.
Le
Honduras tout proche, justement ça commence demain. Merci super
Nicaragua !
(En fait nous y sommes depuis 2 jours quand nous publions cet article)
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