jeudi 23 juillet 2020

Pyrénées 5 Pyrénées Atlantiques

19/07/2020

Pyrénées 5 Pyrénées Atlantiques

Basculer du versant Nord Français au versant Sud Espagnol, c'est bien plus qu'un changement de pays. Nous quittons le col de la Pierre Saint Martin en laissant l'horrible bétonnage de la station à 1600 dans le crachin et les nuages bas, bien sûr on ne voit pas à 20 m, alors les sommets vierges, encore hors de la portée humaine, ne nous sont pas visibles. Du coup ce désert des énormes parkings lugubres au pied des cages à ski de lapin en sont d'autant plus choquantes...

Quelques centaines de mètres plus bas et nous retrouvons, sur ce versant Sud le grand soleil, et des températures qui remontent, puis très vite des villages fleuris, accueillants où rien ne semble laissé au hasard dans leur pure style locale historique




La visite de la collégiale de Roncevaux, peut être l'occasion de remettre à jour de vieux souvenirs scolaires ? Et bien non, pas de trace de Roland qui souffle dans son cor, pas de Durandal et son rocher... Seulement ce tombeau qu'aurait fait construire Charlemagne pour y conserver les restes de ses soldats tombés lors de la sanglante bataille... Tout prêt de la collégiale édifiée bien plus tard par un roi de Navarre


Conservation et restauration du patrimoine sont si bien léchées ici qu'il en est difficile de faire la différence à 4 ou 5 siècles d'écart.






Et nous partons pour un petit tour de Navarre dans l'Est de Pampelune vers d'autres village médiévaux.




La marche par 35° vers les vautours de la spectaculaire Foz de Loumbier d'abord, puis les collines céréalières chauffées à blanc aux limites de l'Aragon auront raison de notre incursion espagnole.







Très vite nous regagnons les hauteurs en abandonnant l'idée d'une bouffée océanique probablement trop chaude et trop envahie à cette époque, pour retourner zigzaguer sur la partie française de cette Navarre. Sur les traces de Jeanne d'Albret, des batailles médiévales ou de la découverte du sel bienfaiteur au XVIII, nous découvrons les vallées à maïs peu attrayantes mais parsemées d'intéressants villages comme Sauveterre de Béarn, Navarenx ou Saliès de Béarn qui auraient bien à gagner en s'inspirant des mises en valeur espagnoles.







La très belle rivière, qui coule ici, le gave d'Oloron, classée Natura 2000, ne sert pas seulement aux pompages intempestifs et bruyant de l'irrigation de la monoculture du maïs. Pour nous, elle est prétexte à une très belle rando kayak de 13 km avec nombreux passages en 3eme catégories qui nous mettent à plat le soir mais tellement contents d'avoir fait passer notre kayak dans le tunnel de verdure tumultueux et sauvage de ce gave quand d'autres le descendent en raft !



Sur la route d'un retour express, c'est un petit bonheur de passer la porte d'enceinte des défenses de Mirepoix dans la lumière matinale. Plaisir du petit café de 10 h sous ses célèbres arcades où les commerçants espèrent l’affluence.






jeudi 16 juillet 2020

Pyrénées 3 Hautes Pyrénées au Béarn

16/07/2020

En poursuivant par les routes mythiques du Tour de France, si il est absent du rendez vous annuel historique, les touristes en camping car, eux, ne font pas défaut ! Il faut dire que nous abordons les coins les plus fréquentés des Pyrénées et il va falloir accepter que les spots sans personne sont maintenant bien derrière nous...




Au cirque de Gavarnie, c'est l'orage qui nous sauve. Si avons le site presque pour nous seul, c'est surtout parce que nous l'avons sous la pluie !


Une autre incursion au sud vers Labréges et c'est l'apothéose ! Au bout de la Vallée d'Ossau, les stations de l'or blanc et avant encore la conquête de l'énergie hydraulique, permettent un accès facile et rapide en altitude.

Tellement facile que tout le monde y est !


On y découvre le Pic du Midi d'Ossau par temps clair et ce fabuleux plus haut train d'Europe qui depuis 1 siècle continue d’emmener ses passagers dans un voyage archaïque et aléatoire vers le plus haut barrage de la vallée, celui du lac d'Artouste.



Cette ligne ferroviaire construite en 1929 a permis la réalisation de magnifiques ouvrages de génie civil à 2000 m, barrage poids maçonné en granite, galerie d'amenée et usine de production souterraine.



Ce petit train continue de bringuebaler ses touristes tant bien que mal sous le regard des marmottes dans le superbe contraste technologique du téléphérique automatique qui nous a extirpé de la vallée 600 m plus bas.








Probablement une dernière vallée pyrénéenne dans le Haut Béarn, la vallée d'Aspe moins fréquentée. Nous l'empruntons entre Oloron Ste Marie, qui a dû vivre ses heures de gloire en mélangeant différentes périodes architecturales, jusqu'au  col du Somport.







Visites de plusieurs villages médiévaux entre coupées de très belles marches, au cirque de Lescun ou plus spectaculaire encore celle du "chemin de la mâture", juste au dessus du Fort du Portalet.










C'est l'importante demande en bois de marine pour la construction navale au XVIII s qui crée l' intense activité régionale dans l' exploitation de la forêt des versants de la vallée d'Aspe. Pour les essences principales marquées FM (forêt de marine), les plus beaux fûts de buis, hêtre et sapin vont alors connaître la folle aventure depuis les coupes d'altitude jusqu'aux arsenaux du nord de la France.




Avant d'être les mats gréant les navires qui vont sillonner les mers du monde entier, l'épopée de ses arbres commence par leur débardage au long de ce sentier historique creusé dans les parois de la montagne à pente constante. Tirés par des bœufs jusqu'au port fluvial d'Athas, ils sont  constitués en radeau et acheminés sur le gave par les radeleurs jusqu'à Bayonne. De là ils rejoindront Cherbourg, Brest ou Toulon