jeudi 16 novembre 2017

Mezzogiorno

16 novembre 2017

Vous nous avez suivi en vert jusque là, maintenant c'est en bleu que nous remontons..

Si un rayon de soleil entre deux averses nous laisse embarquer à Messine pour quitter la Sicile dans un dernier sourire,


ce sont les trombes d'eau à Reggio de Calabre qui nous tombent dessus et nous font revoir nos plans. Une fois n'est pas coutume et pour rouler plus efficace nous quittons la Calabre par l'autoroute A3 (première autoroute depuis 2 mois !), tout en tunnels et viaducs, jusqu'au coeur du Basilicate. Dans une toute autre ambiance automnale de forêts et de campagnes d'altitude, c'est en plein Parco del Pollino que nous nous arrêtons à la nuit tombée. Faut dire qu'elle tombe vite ! A 17h c'est la nuit noire.
Bien sûr la météo grise et pluvieuse en rajoute à la tristesse et à la désolation des étendues tourmentées de marnes marron-grises, parfois labourées ou couvertes de touffes d'herbe à guanaco.




C'est notre route en direction de la prochaine Capitale Européenne de la Culture en 2019 : Matera ? Nous sommes ignorants, septiques et curieux...
Le terrain s'accidente un peu plus et d'un coup, de la désolation du paysage, surgit cette grande ville moderne dont on ne voit pas tout de suite l'identité.




Les bâtiments récents sont en réalité construits au bord d'un canyon de 200 m de profondeur.

En s'approchant encore un peu le regard embrasse d'un coup les "sassi" (quartiers) de la "Citta Sotterranea".






L'architecture intemporelle de la cité troglodytique, occupée sans interruption depuis 
9 000 ans, nous transporte littéralement, sans doute comme en Terre sainte au début de l'ère chrétienne.



On comprend mieux alors le cadre cinématographique que représente cette sorte de favela méditerranéenne, et la récente destinée touristique à laquelle elle se voue aujourd'hui. En 64 Pasolini est un des premiers à lui donner une certaine visibilité (Évangile selon saint Matthieu). Depuis 1980 d'importantes rénovations commencent à développer aujourd'hui boutiques, bars et lieux tendances dans ces vestiges de misère en enterrant les encombrants fantômes du passé. Ces habitations rupestres dissimulaient encore de pauvres intérieurs modestes et insalubres jusque dans les années 50. Avec un taux de mortalité infantile de 50%,  la ville, jadis prospère, passait pour la honte de l'Italie.







Un rayon de soleil sur Matera au petit matin, 2 ou 3 photos, la visite d'un musée et nous laissons la ville à sa fièvre rénovatrice pour être Capitale européenne dans 2 ans. 
 Très peu de relief en poursuivant notre route sur le plateau des Murge, désolation rurale, vastes étendues labourées plantent le décor des Pouilles sous la pluie.




Ça s'égaie un peu en touchant le rivage au delà du grand port de Taranto. Mais il faut sans doute au voyageur un peu de ce purgatoire pour passer des émouvantes chapelles rupestres de Matera à l'expression foisonnante et extrême du baroque de Lecce.


Chapelle rupestre à Matera
Hors saison ! On vous l'a dit !... Et en travaux


















Lecce, la Florence du Sud ?... Plus belle ville d'Italie ?... Ou ... cauchemar d'un fou ? 
Le décor que nous parcourons à la faveur d'une éclaircie, est omniprésent dans cette ville universitaire animée



Faut bien vivre avec son passé...Peut être encombrant parfois ?

Au fond une des 2 colonnes (recyclée) marquant la fin de la Via Appia
Via Appia, prés de Rome
Les champs d'oliviers occupent le paysage plat et détrempé jusqu'à Alberrobello, nous y faisons une étape pour aller visiter ce "village de Shtroumpfs" avec ses trulli, anciennes habitations paysannes, rondes, tout en pierre calcaire, couvertes en lauzes... un peu ce que l'on trouve sur nos causses du Massif Central










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