lundi 21 mars 2016

Printemps en Sierra de Gorda

21 mars 2016

(Rappel : vous retrouvez notre position géographique du moment, là où a été publié cet article, en cliquant sur "Pays, territoires" à la fin du texte)

En quittant San Miguel, nous avions très envie de retrouver plus de nature authentique, plus de chaleur, pouvoir renouer avec le luxe du bivouac sauvage dans le calme grandiose d'espaces protégés. Être un peu loin des cloches, des concerts canins nocturnes, des alarmes et sonos des voitures, et de la vie bruyante mexicaine. De plus, la proximité nord-américaine a très vite fait de dénaturer le moindre endroit touristique en opportunité d'exploitation commerciale outrancière et de nous retrouver vite fait dans l'alignement des big rigs (hurican, tornado, cyclone et autres typhons) venus du Nord. Un peu comme le Maroc devient le site de transhumance hivernale d'Européens en quête d'un soleil bon marché.
Après quelques échanges entre voyageurs, nous quittons complètement l'itinéraire prévu vers l'ouest pour le nord-est et la réserve de la biosphère de la Sierra Gorda aux confins des états du Quérétaro et de San Luis Potosi.



Nous allons passer là les jours suivants à sillonner ces montagnes, en dénichant des coins de paradis, comme Punte de Dios ou la cascade de Chulveje. Les petites mines d'argent ne semblent plus faire recette, et le tourisme devient un placement peut être plus facile.







A la Morena, à proximité des chutes de Tamul, nous nous posons 3 jours au bord des eaux turquoises. Le site est bien protégé et son exploitation écologique raisonnable nous offre une belle balade sur le Rio Tampaon jusqu'aux chutes d'eau et à la force des bras !






De 2500 m d'altitude au zéro du fond de certaines vallées, nous rencontrons toutes les formes de végétations et de climats, des plus arides aux plus tropicaux et luxuriants en bas.




Si la faune ne semble plus nul-part très présente, les oiseaux sont nombreux et font de véritables concerts au coucher et lever du soleil.

Comme pour ajouter à notre enchantement, c'est partout l'éclosion printanière du nouveau feuillage des caducs qui perdent leur feuilles mortes sous la poussée de sève.


La floraison multicolore et éclatante des jacarandas, bougainvilliers, tulipiers, hibiscus, et tant d'autres que nous ne savons pas nommer, sont autant de touches vives et colorées dans la montagne encore brune.







La vie pastorale, très active à cette période de labours, semble raisonnée, réfléchie, sans mécanisation ni exploitation extensive de la terre. L'emploi du cheval et du bœuf dans de très belles conditions, la traction animale agraire, la diversité des petites productions sur de petites parcelles bordées de haies et de murettes pourraient être un signe de retard au développement, ils sont surtout les composantes d'une ruralité qui sait faire vivre encore les familles entières sans course aux profits et le quota sous la gorge.



Est ce là ausssi le secret de la gentillesse accueillante des mexicanos ?
La Sierra Gorda est aussi l'occasion d'une redécouverte des implantations missionnaires. Franciscaines, celles ci ont vu le jour au 18e siècle dans la région de Jalpan. Leur façades d'église remarquables, jaunes et ocres, riches en ornements iconographiques, symboliques et en allégories, témoignent du mélange des cultures indigènes et espagnoles à l'origine de l'art mestizo.





Dans la Sierra, peut être plus que dans tout le pays, la religion est omniprésente et il n'est pas rare de croiser, le long des routes de montagne, d'importantes processions religieuses en pèlerinage.
Lège de prés de 300kg de nos provisions d'eau, gazole et alimentation, la Babouch' bondissante retrouve des pressions atmosphériques normales au bas de la Sierra. Nous sommes à 150 km de la côte Atlantique et c'est la canne à sucre qui domine ici l'espace agricole.


Après l'avitaillement à Ciudad Valles, il est temps de reprendre notre route vers l'Ouest et notre point de rdv sur la côte pacifique. Le container transportant le véhicule des copains à bord du CGM Manet flotte quelque part en Atlantique et devrait toucher Veracruz d'ici 1 semaine.
Au bivouac, d'un autre Punte de Dios sur notre route de Guanajuato,



nous croisons sans doute, un des plus lourds convois ferroviaires au monde qui hisse ses milliers de tonnes à l’assaut de la Sierra. Pétrolier dans un sens, minéralier dans l'autre, c'est plus de 3km de wagons tirés par 5 énormes motrices rugissantes qui relient Tampico au bord de l'Atlantique à San Luis Potosi et aux grandes villes de l'Altiplano mexicain. Un des maillons du grand monopole de distribution d'hydrocarbures Pemex dans tout le pays.

Après 2 jours de piste souvent très correcte,




nous terminons notre magnifique tour de la Sierra Gorda en traversant d'autres paysages d'altitude, désertiques ou très boisés suivant le versant, parfois dans les nuages ou le brouillard, pour arriver dans la ville labyrinthe de Guanajuato aux prémices de la semaine sainte. 
Mais c'est une autre histoire....





2 commentaires:

  1. Merci beaucoup, Alain et Lili
    Quelle joie de vous lire et de regarder ces magnifiques photos!! Quelle belle nature ! Que de belles couleurs. .merci pour tous vos commentaires
    Bonne continuation ! On pense à vous
    Bisous

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup, Alain et Lili
    Quelle joie de vous lire et de regarder ces magnifiques photos!! Quelle belle nature ! Que de belles couleurs. .merci pour tous vos commentaires
    Bonne continuation ! On pense à vous
    Bisous

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