24
mars 2016
Depuis
La Paz, Arequipa ou Cusco, nous sommes passés
dans de très belles villes coloniales, aucune ne nous a paru aussi
surprenante que Guanajuato.
Sa
situation allongée dans une vallée à moins de 2000 m d'altitude
est sans doute à la base du développement chaotique de son
urbanisme.
Nous
en découvrons une partie en bus (quand ça marche),
en
taxi et beaucoup à pied.
Oublions
ici la rigueur géométrique du plan espagnol qui quadrille rues et
avenues autour du quadrilatère de la plaza centrale. Là, la
topographie des lieux a imposé aux occupants de s'organiser autour
du ruissellement des eaux pluviales qui dévalent les versants de
chaque côté de la vallée. Lits naturels à l'origine, ils sont
vite devenus les canaux d'évacuation d'effluents domestiques avec
l'accroissement rapide de la population au cours des 18 et 19 e
siècles. Par concentration de l'habitat dans la cité, le moindre
espace plus ou moins pentu a été construit, puis en recouvrant ces
canaux, d'autres ont été créés. L'hydrologie de la cité a été
pensée différemment depuis une cinquantaine d'années, mais
aujourd'hui subsiste ce réseau presque sous terrain devenu des
artères de circulation vitales en constituant un peu « un monde
d'en bas » de rues, avenues et parking aux magnifiques voûtes, arcs
et cintres de pierre et de brique.
En
surface, dans l'enchevêtrement des ruelles, la profusion des
bâtiments religieux, administratifs, artistiques ou résidentiels
est spectaculaire.
On
découvre la ville sans plus savoir où poser son regard tellement
elle est riche en architecture, on va de surprise en surprise comme
dans el callejon del beso où les balcons vis à vis sont si
proches que deux amoureux peuvent y échanger un baiser,
on
se remplit les yeux de la palette de couleur des façades,
les
nombreuses placettes offrent des refuges ombragés.
Ville
universitaire,
c'est
sous l'impulsion de ses étudiants que depuis 50 ans l’œuvre de
Cervantès est mise à l'honneur dans les nombreux théâtres de la
ville, ce qui lui vaut l'appellation «Capital Cervantina de
America».
Bien
sûr, à de nombreux coins de rue nous retrouvons des représentation
de Hidalgo Don Quijote de la Mancha et aussi tant d'autres
bronzes monumentaux.
Festivals
et théâtres donnent le jour à de nombreuses productions
artistiques, concerts du philharmonique de Guanajuato, opéras,
ballets...
Et
comment ne pas faire un détour en ces lieux du patrimoine national :
la maison natale de Diego Rivera. A Mexico nous avions
vu l’œuvre du muraliste, ici nous découvrons l'étendu et la
diversification de ses périodes
La
municipalité actuelle ne s'y est pas trompé en faisant battre son
cœur au rythme de la culture et de l'animation artistique
omniprésente pour le plus grand bonheur des visiteurs dont le flux
semble remplacer les richesses d'origine exploitées depuis 3 siècles
des entrailles de ses collines. Son passé minier la mettait au
premier rang mondiale pour la production d'or et surtout d'argent.
L'exploitation des richesses mexicaines perdure, toujours aux mains
de puissances étrangères, (le Canada pour les minerais, les Etats
Unis pour le pétrole). Curieux de cette exploitation minière, nous
nous faisons copieusement avoir par la seule visite possible d'un
puits, abandonné depuis longtemps à la mine Valanciana, en
suivant la queue ininterrompue de curieux à -60 m. Au fond du
boyau on pose en famille devant San Cayetano et on se refait
les 300 marches dans l'autre sens en procession ...foutage de
g....Bon, pour 35 pesos !...
En
surface, pour remercier le seigneur d'une telle providence de
richesse ou pour expier à bon compte des traitements infligés aux
esclaves mineurs on construisait ça
Les
descendants des grands Barons de l'Argent eux, vivaient dans de
paisible hacienda comme San Gabriel Varera
Nous
ne pouvons pas parler de Guanajuato sans un mot sur son
glorieux passé. D'abord parce qu'elle fut temporairement capitale de
la jeune République pendant le régime du président Bénito
Juarez au début du 20e et surtout c'est là que prit naissance
la révolte contre le pouvoir de la colonie espagnole avec la
première victoire des insurgés sur les troupes loyalistes à la
Alhondiga de Granaditas (aujourd'hui musée à la gloire des
grands hommes) aidée par El Pipila au début du 19e siècle.
Chaque
jour, nous prolongeons notre séjour dans cette ville. Le campground
Bugamville dirigé par Carlos à 9 km de la ville est très calme,
bien équipé (malgré l'absence de wifi et toujours les chiens
insomniaques) Il reste bien sûr beaucoup de choses à voir, alors
n'hésitez pas : turismo@ganajuatocapital.mx
Au vu de ces photos, je comprends qu'il n'y ai pas de hâte à se remettre en route!j'ai une "faiblesse" pour ces rues étroites colorées et sans doute bruyantes..au moins, quand tu as oublié le sel, il suffit d'ouvrir la fenêtre et d'appeler la voisine....Profitez bien et à bientôt sur le blog, bisesss
RépondreSupprimerLa description et les photos de Guanajuato sont très intéressantes, c'est bien entendu une région du Mexique que nous n'avons pas visitée et c'est bien dommage!Grâce à vous on va se sentir moins ignares, merci bien ! Continuez à nous faire rêver avec ces merveilles artistiques ou culturelles. Bises.
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