vendredi 25 mars 2016

L'incroyable labyrinthe de Guanajuato

24 mars 2016

Depuis La Paz, Arequipa ou Cusco, nous sommes passés dans de très belles villes coloniales, aucune ne nous a paru aussi surprenante que Guanajuato.


Sa situation allongée dans une vallée à moins de 2000 m d'altitude est sans doute à la base du développement chaotique de son urbanisme.




Nous en découvrons une partie en bus (quand ça marche),

en taxi et beaucoup à pied.
Oublions ici la rigueur géométrique du plan espagnol qui quadrille rues et avenues autour du quadrilatère de la plaza centrale. Là, la topographie des lieux a imposé aux occupants de s'organiser autour du ruissellement des eaux pluviales qui dévalent les versants de chaque côté de la vallée. Lits naturels à l'origine, ils sont vite devenus les canaux d'évacuation d'effluents domestiques avec l'accroissement rapide de la population au cours des 18 et 19 e siècles. Par concentration de l'habitat dans la cité, le moindre espace plus ou moins pentu a été construit, puis en recouvrant ces canaux, d'autres ont été créés. L'hydrologie de la cité a été pensée différemment depuis une cinquantaine d'années, mais aujourd'hui subsiste ce réseau presque sous terrain devenu des artères de circulation vitales en constituant un peu « un monde d'en bas » de rues, avenues et parking aux magnifiques voûtes, arcs et cintres de pierre et de brique.





En surface, dans l'enchevêtrement des ruelles, la profusion des bâtiments religieux, administratifs, artistiques ou résidentiels est spectaculaire.



On découvre la ville sans plus savoir où poser son regard tellement elle est riche en architecture, on va de surprise en surprise comme dans el callejon del beso où les balcons vis à vis sont si proches que deux amoureux peuvent y échanger un baiser,





on se remplit les yeux de la palette de couleur des façades,



les nombreuses placettes offrent des refuges ombragés.





Ville universitaire,
l'université de Guanajuato
c'est sous l'impulsion de ses étudiants que depuis 50 ans l’œuvre de Cervantès est mise à l'honneur dans les nombreux théâtres de la ville, ce qui lui vaut l'appellation «Capital Cervantina de America».


Bien sûr, à de nombreux coins de rue nous retrouvons des représentation de Hidalgo Don Quijote de la Mancha et aussi tant d'autres bronzes monumentaux.





. et aussi tant d'autres bronzes monumentaux.




Festivals et théâtres donnent le jour à de nombreuses productions artistiques, concerts du philharmonique de Guanajuato, opéras, ballets...



Et comment ne pas faire un détour en ces lieux du patrimoine national : la maison natale de Diego Rivera. A Mexico nous avions vu l’œuvre du muraliste, ici nous découvrons l'étendu et la diversification de ses périodes



La municipalité actuelle ne s'y est pas trompé en faisant battre son cœur au rythme de la culture et de l'animation artistique omniprésente pour le plus grand bonheur des visiteurs dont le flux semble remplacer les richesses d'origine exploitées depuis 3 siècles des entrailles de ses collines. Son passé minier la mettait au premier rang mondiale pour la production d'or et surtout d'argent. L'exploitation des richesses mexicaines perdure, toujours aux mains de puissances étrangères, (le Canada pour les minerais, les Etats Unis pour le pétrole). Curieux de cette exploitation minière, nous nous faisons copieusement avoir par la seule visite possible d'un puits, abandonné depuis longtemps à la mine Valanciana, en suivant la queue ininterrompue de curieux à -60 m. Au fond du boyau on pose en famille devant San Cayetano et on se refait les 300 marches dans l'autre sens en procession ...foutage de g....Bon, pour 35 pesos !...



En surface, pour remercier le seigneur d'une telle providence de richesse ou pour expier à bon compte des traitements infligés aux esclaves mineurs on construisait ça


Les descendants des grands Barons de l'Argent eux, vivaient dans de paisible hacienda comme San Gabriel Varera




Nous ne pouvons pas parler de Guanajuato sans un mot sur son glorieux passé. D'abord parce qu'elle fut temporairement capitale de la jeune République pendant le régime du président Bénito Juarez au début du 20e et surtout c'est là que prit naissance la révolte contre le pouvoir de la colonie espagnole avec la première victoire des insurgés sur les troupes loyalistes à la Alhondiga de Granaditas (aujourd'hui musée à la gloire des grands hommes) aidée par El Pipila au début du 19e siècle.








Chaque jour, nous prolongeons notre séjour dans cette ville. Le campground Bugamville dirigé par Carlos à 9 km de la ville est très calme, bien équipé (malgré l'absence de wifi et toujours les chiens insomniaques) Il reste bien sûr beaucoup de choses à voir, alors n'hésitez pas : turismo@ganajuatocapital.mx

2 commentaires:

  1. Au vu de ces photos, je comprends qu'il n'y ai pas de hâte à se remettre en route!j'ai une "faiblesse" pour ces rues étroites colorées et sans doute bruyantes..au moins, quand tu as oublié le sel, il suffit d'ouvrir la fenêtre et d'appeler la voisine....Profitez bien et à bientôt sur le blog, bisesss

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  2. La description et les photos de Guanajuato sont très intéressantes, c'est bien entendu une région du Mexique que nous n'avons pas visitée et c'est bien dommage!Grâce à vous on va se sentir moins ignares, merci bien ! Continuez à nous faire rêver avec ces merveilles artistiques ou culturelles. Bises.

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