24/02/2015
Le carburant, subventionné
par le gouvernement pour les boliviens, fait l’objet d’une majoration de 3 fois
son prix pour les étrangers. En quittant Copacabana, c’est donc une fois encore
un passage à la pompe avec palabres pour en discuter son prix et, si possible,
obtenir un compromis pour éviter la double facturation qui ennuie les pompistes
et notre portefeuille. Quant au plein d’eau, il est parfois tout aussi
compliqué. Le pays en regorge, mais les réseaux de distribution eux, font
encore l’objet de nombreux projets du gouvernement Evo Moralès.
A peine 80km plus à l’Est
de Copacabana, c’est un changement complet de décor dans la Cordillera Real.
En descendant de 1500 m
dans des vallées profondes au pied des massifs enneigés, nous trouvons une
atmosphère semi-équatoriale bien à l’écart des routes touristiques.
Le village de Sorata
a oublié depuis longtemps sa grandeur coloniale de l’or et du caoutchouc et le
trekking andin ne semble plus y faire recette.
Si les gens d’ici accrochent toujours davantage ces hideuses constructions de briques et tôles ondulées jamais vraiment finies aux parois abruptes, on semble vivre ici au Moyen Age sans souci d’urbanisme et de géologie.
Ne parlons pas
d’environnement, les rejets de toutes sortes et autres décharges sont hélas omni
présents en Bolivie.
Hibiscus, palmiers
dattiers, eucalyptus et autres plantations tropicales sont partout, les
torrents dévalent des glaciers d’altitude et les cultures vivrières de maïs,
fèves, quinoa montent haut sur les flancs de montagne sculptés en terrasse.
C’est déjà les Yungas, plus rien à voir avec l’Altiplano que nous retrouverons à notre nouveau passage à La Paz. En attendant nous nous régalons d’un spectacle grandiose sur une piste à voie unique dangereuse et difficile sans savoir si la montagne, un torrent ou une coulée de boue ne nous barrent pas la route derrière le prochain virage.
Encore 1200m de descente et ça devient vraiment équatoriale aux abords du tumultueux Rio Mapiri qui charrie des tonnes de boue.
On retrouve une végétation
amazonienne, les perroquets, les morphos, les moustiques, 30° et une piste
infernale.
En 6 à 7 h nous progressons
de 60 km seulement. Sans compter les nombreuses coupures de piste par les
torrents de boue des mines d’or qui lessivent la montagne en détournant les
cascades.
On attend. La circulation
est rétablie 2 fois par jour par un engin au milieu des millions de tonnes
arrachés à la lance à eau 24h/24. Beaucoup d’entre elles sont des coopératives
minières de villageois avec de faibles moyens qui maintiennent la population
dans de sordides villages taudis, entourés de décharges, au gré d’une
production fluctuante et hasardeuse.
Pour d’autres, les moyens
plus importants font disparaitre la montagne…le fleuve l’emportera…Bien venu au
pays de la Pachamama !
Vous n'en avez pas assez de vous faire secouer sur de mauvaises pistes ???? Qu'est-ce que c'est beau; et sauvage aussi, une impression d'infini au dessus de toutes ces montagnes,c'est magique ... merci pour ces belles images ...
RépondreSupprimerGros bisous