dimanche 1 mars 2015

BOLIVIE/La route de Mapiri : l’enfer de la route de l’or



24/02/2015

Le carburant, subventionné par le gouvernement pour les boliviens, fait l’objet d’une majoration de 3 fois son prix pour les étrangers. En quittant Copacabana, c’est donc une fois encore un passage à la pompe avec palabres pour en discuter son prix et, si possible, obtenir un compromis pour éviter la double facturation qui ennuie les pompistes et notre portefeuille. Quant au plein d’eau, il est parfois tout aussi compliqué. Le pays en regorge, mais les réseaux de distribution eux, font encore l’objet de nombreux projets du gouvernement Evo Moralès.
A peine 80km plus à l’Est de Copacabana, c’est un changement complet de décor dans la Cordillera Real.



En descendant de 1500 m dans des vallées profondes au pied des massifs enneigés, nous trouvons une atmosphère semi-équatoriale bien à l’écart des routes touristiques.
Le village de Sorata a oublié depuis longtemps sa grandeur coloniale de l’or et du caoutchouc et le trekking andin ne semble plus y faire recette.




Si les gens d’ici accrochent toujours davantage ces hideuses constructions de briques et tôles ondulées jamais vraiment finies aux parois abruptes, on semble vivre ici au Moyen Age sans souci d’urbanisme et de géologie.



On trouve cependant un « éco-lodge » sympathique pour passer la nuit. (www.altaioasis.com)

Ne parlons pas d’environnement, les rejets de toutes sortes et autres décharges sont hélas omni présents en Bolivie.
Hibiscus, palmiers dattiers, eucalyptus et autres plantations tropicales sont partout, les torrents dévalent des glaciers d’altitude et les cultures vivrières de maïs, fèves, quinoa montent haut sur les flancs de montagne sculptés en terrasse.


C’est déjà les Yungas, plus rien à voir avec l’Altiplano que nous retrouverons à notre nouveau passage à La Paz. En attendant nous nous régalons d’un spectacle grandiose sur une piste à voie unique dangereuse et difficile sans savoir si la montagne, un torrent ou une coulée de boue ne nous barrent pas la route derrière le prochain virage.








Encore 1200m de descente et ça devient vraiment équatoriale aux abords du tumultueux Rio Mapiri qui charrie des tonnes de boue.

On retrouve une végétation amazonienne, les perroquets, les morphos, les moustiques, 30° et une piste infernale.

En 6 à 7 h nous progressons de 60 km seulement. Sans compter les nombreuses coupures de piste par les torrents de boue des mines d’or qui lessivent la montagne en détournant les cascades.


On attend. La circulation est rétablie 2 fois par jour par un engin au milieu des millions de tonnes arrachés à la lance à eau 24h/24. Beaucoup d’entre elles sont des coopératives minières de villageois avec de faibles moyens qui maintiennent la population dans de sordides villages taudis, entourés de décharges, au gré d’une production fluctuante et hasardeuse.

Pour d’autres, les moyens plus importants font disparaitre la montagne…le fleuve l’emportera…Bien venu au pays de la Pachamama !



En 7 jours nous aurons avancé d'à peine 450 km, mais le temps ne compte pas ! Par contre il me semble que la voiture nous demande grâce et si nous voulons revenir sur La Paz, il est temps que ça s'arrête !




1 commentaire:

  1. Vous n'en avez pas assez de vous faire secouer sur de mauvaises pistes ???? Qu'est-ce que c'est beau; et sauvage aussi, une impression d'infini au dessus de toutes ces montagnes,c'est magique ... merci pour ces belles images ...
    Gros bisous

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