27/12/2018
Cet
adage espagnol en Asturie ("Etre espagnol est un sujet
d'orgueil, être asturien est un titre") est largement partagé
avec sa voisine la Galice au travers de leur héritage celtique
commun.
Mais
pas trop vite ! Nous ne sommes encore qu'en Cantabrie et
avant de quitter Bilbao, une dernière image du bivouac, et oui
derrière l'imposante "Bombonera footballistique"
, il faut le chercher aujourd'hui le Guggenheim !...
En
suivant très grossièrement le fameux chemin côtier de Santiago,
dit Camino des Angles (puisque
El Camino Frances passe
plus au Sud dans les terres), la houle du littoral cantabrique
sculpte le rivage en nous offrant de superbes plages qui s'étendent
au fond de chaque dépression de la falaise.
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Les
surfeurs y font le spectacle quotidien grâce à la douceur du climat.
Les
journées ensoleillées, (presque à Noël !), nous donnent une
température bien appréciable entre 16/20 ° à la mi-journée et
incitent à la flânerie sur les petits ports de pêche comme Castro
Urdiales, déjeuner de sardines et d’anchois en terrasse... (Super
Boubou, non ?)
Plus
à l'ouest, Santillana Del Mar nous plonge dans le médiéval. Nous y
sommes seuls pour la visite de son magnifique monastère roman du XII
comme dans son dédale de rues pavées que l'on imagine sans peine
bondées en été.
C'est
une époque plus récente, fin XIX, qui nous attire à Comillas pour
une immersion architecturale dans le modernisme. Nous commençons par
le palais de Sobrellano que le marquis de Comillas s'est fait édifier
en 1881 à son retour des colonies espagnoles, fortune faite à Cuba.
Les
guerres d'indépendance n'allaient pas tarder à entraîner le retour
d'une noblesse toute neuve qui n'a alors en tête que le soucis
d'arborer l'étendue de sa réussite en rivalisant dans la
construction de demeures extravagantes. Faisant appel parfois à de
prestigieux architectes catalans comme pour El Capricho conçu
par le génial Antoni Gaudi.
Gaudi
et moi, rêvons ensemble Antoni...
Plus
riche encore bien sûr, cette visite chez "Los Indianos,"
n'est pas sans nous rappeler celle chez "Los Mexicanos"
de Barcelonnette (en août dernier) à la démonstration plus modeste sans doute, mais dans la
même veine mégalomaniaque. Nous nous en tiendrons là, sans plus approfondir l'origine exacte de la manne miraculeuse coloniale et...
négrière, en nous contentant du coup d’œil surprenant et en
saluant les gens d'ici qui savent conserver ce patrimoine alors que
tant d'autres préfèrent la manne du promoteur-spéculateur faisant
table rase du patrimoine (comme chez moi, à Deauville...)
Sur
la montagne en face, le séminaire et l'université pontificale. Et
oui !...Si tonton Cristobal voulait avoir la bénédiction de ses
potes, il fallait sans doute un peu arroser...
Enfin l’équinoxe au bivouac du 21 en balcon sur la mer, offrant la douceur
d'une nuit lumineuse à Ribadesella, mais l'insomniaque que je suis
n'est pas mécontent de voir la lune décliner et les jours rallonger
!
Plus
au Sud s'étend la Cordillera Cantabrica avec le parc national
Los Picos Europa.
Peu
de neige sur les sommets à 2500 m, pas de vent, météo
anticyclonique au poil, alors c'est l'occasion de changer de décor.
Virage plein Sud. Nous laissons les rivages de la Costa Verde, d'où
l'on tire le goémon de l'océan pour engraisser les prairies
appréciées de tous,
pour
la montagne, mais ... doucement ! esta la hora de la siesta !
Là
nous attendent de belles randonnées autour des lacs de Covadonga et
de ses anciennes mines de fer et manganèse
Super
le bivouac à 1500 m, parfaitement désert et magnifique, mais en
plein Parc National ! Nous tentons quand même... Mais vers 20 h une
patrouille vient nous déloger gentiment. Il faut redescendre dans la
vallée plus humide jusqu'au sanctuario de Covadonga qui rappelle
que la cité fut la première d'Espagne à repousser l'avancée des
Maures sans qu'ils n'occupent jamais les Asturies. Au matin, 2°,
nous poursuivons vers Los Picos De Europa par El défiladero de Los
Beyos jusqu'au barrage de Riano.
Nous
sommes le 24 décembre, alors nous gagnons Oviédo pour féliz
navidad mais la ville ne semble pas avoir d'attrait particulier,
l'aire de stationnement est pratique mais assez moche.
Navidad,
pour nous, ce sera le 26, à Puerto Vega. Un parking au milieu des
eucalyptus avec une superbe rando littorale qui commence dans un
estuaire un peu marécageux jusqu'à une plage sauvage et déserte,
puis un morceau côtier d'el Camino de Santiago nous conduit au petit
port de pêche de Vega pour un moment très appréciable à
l'excellente table de la coopérative de pêche où nous nous
régalons
Ici,
nous prenons toute la mesure de cette côte sauvage des Asturies qui
offre une quantité incroyable de vues magnifiques aux allures de
Bretagne ou de Cornouailles. Elles sont entaillées d'estuaires,
émaillées de falaises, parsemées de récifs entre d'immenses
plages et ports de pêche dynamiques très défendus de la mar
cantabrico. Pendant qu'en France
la flotte de pêche part à la casse, ici on construit partout de ces
petits caséilleurs/ligneurs
On
peut aussi difficilement passer à côté de ces fameux greniers
traditionnels qui, partout, côtoient l'habitation principale. Plus ou
moins encore utilisés, ils sont souvent reconvertis en annexe de
séjour ou carrément passés dans l'oubli
Mieux
vaut quitter la 4 voies express tout en ouvrages de béton suspendus,
et accepter de serpenter par la route tortueuse entre mer et campagne
verdoyante très agricole concentrée sur l'élevage
Tu écris toujours aussi bien. C'est un plaisir de te lire
RépondreSupprimerLes anchois et les sardines étaient bonnes
Biz
De Deauville jusqu'à cette superbe côte de Gallice, votre blog de voyage est captivant. Nous l'avons parcouru avec beaucoup d'intérêt. Les photos sont pertinentes et Alain je ne me souvenais pas que tu étais une "plume".
RépondreSupprimerBravo à bientôt.
Its true your articles are getting better And better including pictures !happy new year!
RépondreSupprimerDem + Stefania
P.s.Next year what about a trip To Iran/Oman?
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