25/06/18
En
poursuivant notre route côtière par le sud ouest de la Grèce
continentale, le paysage boisé de la côte découpée et sauvage
fait place à quelques élevages de poissons sur l'eau, chèvres et
moutons dans le maquis littoral très accidenté.
Plus
nous nous approchons de Leucade et plus l'absence du respect de la
terre est choquant de la part d'une population très rurale qui jette
et abandonne plastiques et détritus dans la moindre ravine, le
moindre cour d'eau. Ni des éleveurs, ni des cultivateurs, les gens
d'ici ne sont pas des paysans, ils semblent survivre chichement des
bien maigres ressources de la terre quand celle ci ne vient pas à
trembler.
Ce
qui représente un avenir plus lucratif est sans conteste la manne du
tourisme qui explose littéralement dans les îles ioniennes que nous
abordons par l'île de Leucade.
Chaque
baie, chaque crique devient ici mouillage ou port à l'animation
estivale générée par la plaisance grand public des charters et des
loueurs qui fait vivre, quelques mois par an, nombreux cafés et
restaurants pieds dans l'eau.
Développement
rapide et mal pensé, urbanisation désordonnée et spéculation
foncière sont aussi le revers de la médaille d'un pays libre, sans
réels interdits pour le voyageur, mais pour combien de temps encore
?
Préveza
est au centre du nautisme des îles ioniennes. Si ce n'est le vent
d'après midi créé par le déplacement des masses thermiques, il
est généralement faible à cette saison et l'archipel fabuleux
regorge de possibles découvertes.
Dans
la baie, trois grands dry docks bien équipés, se partagent la mise
à sec hivernale de milliers de voiliers de toute l'Europe qui
naviguent à la belle saison dans ce paradis aux eaux chaudes et
turquoises.
Nous
quittons l'Epire, isolé du reste du pays par la chaîne nord-sud du
Pinde à plus de 2000 m. Nous la traversons par d'interminables
lacets dans les forêts de sapins à une altitude moyenne de 900 m.
L'affluence
touristique plus perceptible, les 35° entre les orages fréquents,
quelques contingences personnelles, la fatigue du voyage aussi... Et
oui ! Notre balade en Grèce touche à sa fin et nous avons réservé
un passage à bord d'un ferry pour Venise au départ d'Igoumenitsa
dans 6 jours. Mais nous ne pouvions quitter le pays pour cette fois,
sans mettre un point d'orgue à nos errances entre monastères, et
sans terminer par ceux des Météores.
Quinze
siècles après le séjour de 36 ans au dessus du vide d'un ascète
syrien (très prés des Cieux....) sur une de ces colonnes de grès,
le monde entier défile aujourd'hui en autobus entre ces
spectaculaires roches façonnées par l'érosion de l'eau sur les
masses calcaires du Pinde plus tendres et offrent ce surprenant
paysage de tours naturelles dressées au dessus de la plaine, rendues
si attractives par les constructions vertigineuses des monastères.
Toujours
dans le massif du Pinde, nous remontons dans sa partie nord sur les
flancs du Timfi pour parcourir un autre paysage grandiose en pays
Zagori : les Gorges de Vikos, à quelques kilomètres de la frontière
albanaise.
Ouf
!!! Ici plus de bus par dizaines,
Terminé
les folies du selfi le plus ridicule, les bouchons de touristes qui
se bousculent à la porte des monastères...
Trois
jours de bivouacs très sauvages, 1000 m au dessus des abîmes dans
la Stone Forest pour un régale de rando nature.
Les
46 villages de pierre et de lauze que regroupe le pays Zagori sont
forts d'une identité bien particulière tant dans l'architecture que
dans leur organisation sociale.
Au
sein du Parc National, ils se fondent dans un spectaculaire paysage
de gorges profondes, de rivières turquoises, de torrents tumultueux
franchies par d'adorables arcs de pierres du XVIIIe, des pics
vertigineux et des montagnes couvertes d'épaisses forêts
De
bien curieuses similitudes avec la Lozère du côté de la confluence
du Tarne et de la Jonte, non ?
En
attendant d'apercevoir peut être chamois, ours ou vautours d'Egypte
qui vivent dans les parages, c'est un vrai troupeau de vaches de
montagne dont les clarines animent notre crépuscule pour nous
changer des chèvres et brebis.
Le
matin déjà, ils sont tous à fond !....
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