vendredi 23 février 2018

Balade Provençale

23 février 2018


Huit jours devant nous... sans rendez vous, sans activité, des jours qui rallongent, le mimosa en fleur dans le jardin... voilà des critères suffisant pour se mettre en route, un peu plus au sud, là où la carte météo des jours à venir, semble la plus optimiste. 
Et puis, de cette Provence que nous sillonnons pourtant très souvent, nous avons encore tant à découvrir, à plus forte raison au mois de février quand les touristes travaillent !
Cap sur le Mont Ventoux, cet amer régional qui nous inspire si souvent à la balade, mais que nous abordons cette fois par le sud en passant, une fois encore, par Vaison la Romaine jusqu'à Suzette qui nous offre un splendide bivouac baigné du soleil couchant au pied des dentelles de Montmirail.





Le lendemain Monieux avec les souvenirs des gorges de la Nesque puis en fin d'après midi, celles d'Opedette







Pour voir la vallée de la Durance de haut, le plateau de Ganagobie est idéal. Son prieuré est un havre de paix au dessus de la trépidation d'en bas, nous y faisons un bivouac agréable pour partager un aperçu de la vie monastique qui perdure depuis 10 siècles.






Après la traversée du plateau d'Albion, nous atteignons le Lac Sainte Croix pour remonter le Verdon, mais par la rive droite que nous ne connaissons pas







Avant de traverser une autre vaste zone militaire, le camp de Canjuers, le village de Bargème nous accueille pour la nuit




Nous passons la matinée suivante sur le site du barrage de Malpasset. Presque 60 ans ont passé, et si la nature a repris ses droits, les ruines du barrages laissent les sinistres images de la plus grande catastrophe civile du XX siècle.




Escale à Fréjus devenu une grande ville moderne, resto sympa sur la place du marcher, "le petit poncet", et après la traversée du Massif des Maures, c'est par le Lubéron que nous choisissons de boucler cette balade avec étape à l'Abbaye de Thoronet, une des trois célèbres abbayes cisterciennes de Provence avec Sénanque et Sivacane. Nous avons la chance d'y rencontrer une remarquable guide dont la voie nous éblouit en fin de visite avec l'acoustique exceptionnelle de l'architecture cistercienne




Et puis avant de rentrer, un dernier bon dans le passé, mais cette fois de plus de 5000 ans avec ce dolmen de l'Ubac que nous rencontrons sur le versant nord du Lubéron




dimanche 4 février 2018

Balade catalane

3 février 2018

Un dimanche soir de janvier à la Jonquera, c'est ambiance camionneur assurée ! Immense gare à camions en attente de l'heure pour se lancer sur les routes Européennes.
Pour moi, il n'y a pas d'heure pour en manger de l'Europe ! Après l'Italie, continuons en ces temps de grisaille hivernale, et cherchons à faire un peu dans le Sud pour nomadiser encore un peu. Jusqu'où ? Je n'en sais rien, mais puisque la Catalogne est au centre de l'actualité, allons voir...
Lili attend des jours meilleurs et ne m'accompagne pas pour cette fois . Bon, la qualité photographique va s'en ressentir sérieusement. L’œil, le matos, la patience et le souci de l'image à donner... rien n'y est, mais il faut faire avec, tout comme moi je dois faire avec la solitude de mes journées.
A mes fils, à ma maman qui me lit et me re-lit, à Lili qui hiverne encore, à Gie qui se bat contre un nouveau cruel compagnon, à vous tous mes parents, amis, voyageurs aux 4 coins du monde... j'ai plaisir à raconter encore.

Plus loin, du côté de Gruissan il a Jean Marc et Lydie pour partager agréablement ces trop rares moments de retrouvaille et me faire découvrir, de la Clape aux Salines, ce morceau de méditerranée un peu bricolé mais plein de charme (enfin, seulement en hiver pour moi !...)

Il y a Nanou qui, 30 ans plus loin, partage toujours sa fougue déraisonnable avec ses vieux chevaux au pied du Canigou

Plus loin encore la Réserve de Sigean me fait croire à un safari africain, et sous la pluie je tourne et retourne de la "plaine à la brousse" avec tous les animaux un peu humides , mais pour moi tout seul


Des années que je passe à Figueres en me promettant un jour d'aller voir le monde selon Salvador Dali. Pas de chance encore, c'est lundi, jour de fermeture des musées



Je me console avec le Parc National de Cap Creus qui m'offre un superbe bivouac du coté de Roses à Punta Falconera




Il y a un morceau de cette Costa Brava épargné des investisseurs et même la beauté d'Ava Gardner ici se fond dans le paysage àTossa de Mar... Là encore une belle balade avec bivouac de rêve "qu'on voit danser au fond des golfs clairs", merci Gie pour ce petit bijoux au bord de la Grande Bleue


Avec Barcelone, j'ai comme un vieux compte à régler. Réputée pour sa petite délinquance qui flaire de loin le pied tendre, je n'ai pas échappé par le passé à la ruse classique des 2 complices qui vous dépouillent en un clin d’œil.
Préparé et prudent cette fois, (comme Lili me l'a enseigné), je m'approche enfin du Modernisme selon Gaudi, les incroyables façades dans la quartier de l'Eixample, le Palais de la musique catalane par Domènech.






Et enfin, enfin ! Je découvre la plus emblématique réalisation régionale, La Sagrada Familia toujours en construction depuis 150 ans. Si le génie de Gaudi était novateur dans ses techniques de mise en oeuvre, elles sont toujours un perpétuel laboratoire d’innovations vers un probable achèvement dans 10 ans. 
Au 21 e siècle, encore le monde des bâtisseurs de cathédrale !




Je laisse à plus compétent que moi parler de cette incroyable architecture, ses défis, ses élancements, ses équilibres, ses symboles, sa lumière... Avec le musée des Confluences à Lyon je n'ai jamais rien vu de si beau, de si fort dans la construction contemporaine.




Très bien le parking sécurisé de Montjuïc, mais un peu cher pour ma bourse. Dommage il y a tant à découvrir à Barcelone, Lili sera bientôt sur le coup !...


Si le massif des roches de Montserrat a inspiré poètes, musiciens, géographes et voyageurs, il est aussi le centre de dévotion marial le plus important de Catalogne. Un Las Lajas colombien, un Rocamadour français, un Monte San Angelo du Gargano italien ... Comme dans beaucoup d'endroits à la nature puissante, tout à commencé avec quelques ermitages, la pensée religieuse n'a pas tardé a y voir la marque d'un Puissant et aujourd'hui on s'étonne de voir des boutiques de grandes marques de prêt à porter au sein même de l'abbaye. Pèlerinages et commerces battent leur plein toute l'année sur fond de chaîne Pyrénéenne orientale enneigée barrant le paysage au nord bientôt noyé dans la brume du soir, laissant place aux lumières de la plaine catalane urbanisée






Les "voies" du Seigneur sont... multiples : On vient au monastère par la crémaillère de Monistrol, le téléphérique, le funiculaire, la route ou l'interminable escalier qui monte à 800 m. Ses énormes roches de solides conglomérats sculptés par l'érosion du vent et de l'eau font de cette montagne un site spectaculaire d'une beauté impressionnante où se cachent des silhouettes gigantesques et éternelles

La journée entière dans le brouillard, ça ne motive pas vraiment à avancer, sauf qu'il y a toujours un ailleurs plus riant. Si ça se dégage en descendant dans la vallée de l'Ebre, ma visite au mémorial du plus terrible affrontement de la guerre civile en 1938, n'est pas fait pour me donner l'entrain...






Alors je quitte Ribera d'Ebre mais toujours vers les Terra Alta avec les paysages magnifiques de sierra, au dessus de 800 m la neige est bien là.



Sur la route, le monastère cistercien de Poblet est ouvert à la visite, je l'ai même pour moi tout seul. Comme il est toujours en activité et que je suis seul à m'y promener, je me retrouve bouclé dans la partie où ne sont pas les moines pour l'heure...On m'y oublie même et si je n'avais pas tambouriné pour sortir avant Complies, je serais peut être maintenant moine prieur sous les ordres, frère convers peut être, ou ...pire





A la forteresse de Morella, aux confins de l'Aragon, de la Catalogne et de la province de Valancia, je suis encore le seul visiteur du jour, on se demande pourquoi, 3° et 30 n de vent à 800 m d'altitude. "Vous n'irez pas en haut" me dit le gardien....Il ne m'en fallait pas plus pour me booster ! Je vous le dit, le hors saison c'est super ! 







 La restauration en cours, plus moins heureuse, a le mérite de rendre cette place forte militaire encore accessible. Son architecture très basique n'a rien d'exceptionnelle, c'est plus sa situation qui la rend remarquable. J'apprends ainsi qu'il est construit sur un synclinal pendu, oui, pendu ! Ses veines de roche calcaire et d'argile forment un stockage naturelle de l'eau. Depuis la préhistoire, ce phénomène géologique lui a valu une occupation défensive jusqu'au début du 20 e siècle. Dans le village je cherche à boire du chaud et je m'arrête à la basilique qui vaut vraiment un détour pour ses arcs gothiques, ses sculptures en albâtre, son buffet d'orgues







La route magnifique de hauts plateaux calcaires me conduit à Valencia. En arrivant, il me reste un peu de temps pour prendre un métro et faire un tour des édifices importants souvent d'inspiration moderniste dans le cœur historique de la ville. 



 
Le lendemain je continue sous la pluie un dimanche après midi, il doit y avoir que moi dehors !...

Quand à la suite de la dernière crue de 1957 la communauté valencienne a décidé de détourner le cours du Rio Turia, 11 ans de travaux ont été nescessaires pour creuser le nouveau lit et aménager cette longue coulée verte du fleuve asséché, créant ainsi le véritable poumon de la ville. Sur l'ancienne embouchure une énorme cité au larges avenues et résolument tournée vers le troisième millénaire est née des friches industrielles avec, en point d'orgue, le célèbre opéra et la cité des arts et des sciences par lesquels Calatrava et Candela ont fait de Valencia une des plus ambitieuses capitales européennes.