mardi 5 décembre 2017

05/12/2017



vendredi 24 novembre 2017

Balade Italienne ... sur la fin !

24 novembre 2017



Avant de quitter ce village d'Aberrobello, le soleil veut bien nous donner un aspect plus lumineux de ces habitations paysannes. Le trullo d'hier, la hutte du pauvre, construite à l'économie avec l'unique matériaux disponible, la pierre calcaire, est devenu la curiosité régionale , la boutique qui fait vendre,ou le loft à la mode.








Nous quittons peu à peu la vallée d'Itria et ses magnifiques plantations d'oliviers qui, dans la fraîcheur humide de novembre, s'étendent dans un renouveau printanier,



Nous nous approchons des côtes de la mer Adriatique qui ont sans doute été plus belles avant le développement d'un urbanisme répondant certainement d'avantage aux critères d'urgence que environnementaux.
Il faut arriver sur les côtes Est du Gargano, "l'éperon de la botte", avant Vieste pour retrouver un rivage accidenté et plus sauvage, tout en promontoires et falaises blanches, encore préservé, parce que moins accessible sans doute.





Au delà, si la création de la zone Parc Naturel du Gargano il y a 25 ans a freiné le développement des bonnes affaires balnéaires bricolées, le littoral a eu le temps de prendre l'emprunte d'installations hideuses, peu entretenues de constructions sans scrupule.



Quelle surprise de découvrir l'atmosphère de Monte Sant'Angelo. Un balcon sur l'Adriatique à 900 m d'altitude où les pèlerins viennent depuis des siècles se recueillir au Santuario Di San Michele.






Alors en bon normand, j'arrive donc ici au terme de ma "Route de l'Ange"... Depuis le Moyen Âge, elle part du Mont Saint Michel, en passant par Rome pour se terminer ici, dans la grotte de l'apparition de l'archange.



Religieux, croyants et influents de tous temps ont cherché  à renforcer les pouvoirs du site en multipliant ici d'importantes constructions vouées au culte catholique si attaché aux fastes des représentations, la mise en scène et le pouvoir des icônes



Bien évidement l'énorme fréquentation du sanctuaire par les pèlerins d'Europe draine là les opportunistes de tout poil. Ils y tiennent commerce de tout et de rien, gris-gris, statuette de l'archange et autres bondieuseries. Comme partout, dévotion du pèlerin et marché du temple font bon ménage... Les souvenirs du sanctuaire Colombien de Las Lajas nous reviennent... (27/4/2015 "Notre dernier pays d'Amérique du Sud")



Nous préférons nous perdre dans le dédale des ruelles et escaliers balayés par le vent et l'Histoire, loin des bus déversant leurs groupes de pèlerins sombres et tristes. Tout en gris, tête penchée contre la bourrasque, ils semblent porter la misère du monde ou avoir bien des choses à se faire pardonner ?





16h, déjà la nuit est presque là et c'est bien. Ce dernier bivouac très sauvage sur le littoral du Gargano, (que nous n'avons pas envie de quitter trop vite), face aux Iles Saint Nicolas, est l'occasion d'une rencontre improbable avec Christine et Patrick, tous deux normands (de Istres !) et Patrick est marin...alors histoires de voyage et histoires de marins s'enchaînent.



Le soleil est revenu mais la fin de notre itinérance italienne approche. Alors comme pour dimanche quelques rares restaurants ouvrent leur porte à la clientèle locale, c'est l'occasion d'aller manger du poisson dans un trabucco. Un mode de pêche traditionnelle depuis le rivage adriatique qui n'est pas sans nous rappeler les pêcheries au carlet des côtes vendéennes





Dans la belle ville de San Benedetto au pied des Abruzzes, nous arrivons juste pour la passeggiata du dimanche soir sur la digue du port. C'est aussi l'occasion d'une dernière nuit au bord de l'Adriatique avant de mettre le cap à l'Ouest en direction des cimes enneigées des Abruzzes et du Parco dei Monti Sibilli dans les Marches.



Retrouver l'Ombrie baignée de soleil dans la symphonie des couleurs d'automne est un régal. C'est aussi comme revenir dans "l'Autre Italie" propre, organisée et entretenue, sans l'agression des poubelles et le harcelement des mouches.



Bien sûr, sur notre route de pèlerin invétéré, nous ne pouvons pas manquer l'étape à Assise. La ville médiévale de St François s'endort dans le crépuscule d'une journée magnifique. 







Pour terminer ce tour italien avec un dernier trait sur l'importance de son patrimoine historique, culturel et religieux dans tout le pays,  nous entrons une fois encore dans les basiliques San Francisco voir les fresques de Giotto



jeudi 16 novembre 2017

Mezzogiorno

16 novembre 2017

Vous nous avez suivi en vert jusque là, maintenant c'est en bleu que nous remontons..

Si un rayon de soleil entre deux averses nous laisse embarquer à Messine pour quitter la Sicile dans un dernier sourire,


ce sont les trombes d'eau à Reggio de Calabre qui nous tombent dessus et nous font revoir nos plans. Une fois n'est pas coutume et pour rouler plus efficace nous quittons la Calabre par l'autoroute A3 (première autoroute depuis 2 mois !), tout en tunnels et viaducs, jusqu'au coeur du Basilicate. Dans une toute autre ambiance automnale de forêts et de campagnes d'altitude, c'est en plein Parco del Pollino que nous nous arrêtons à la nuit tombée. Faut dire qu'elle tombe vite ! A 17h c'est la nuit noire.
Bien sûr la météo grise et pluvieuse en rajoute à la tristesse et à la désolation des étendues tourmentées de marnes marron-grises, parfois labourées ou couvertes de touffes d'herbe à guanaco.




C'est notre route en direction de la prochaine Capitale Européenne de la Culture en 2019 : Matera ? Nous sommes ignorants, septiques et curieux...
Le terrain s'accidente un peu plus et d'un coup, de la désolation du paysage, surgit cette grande ville moderne dont on ne voit pas tout de suite l'identité.




Les bâtiments récents sont en réalité construits au bord d'un canyon de 200 m de profondeur.

En s'approchant encore un peu le regard embrasse d'un coup les "sassi" (quartiers) de la "Citta Sotterranea".






L'architecture intemporelle de la cité troglodytique, occupée sans interruption depuis 
9 000 ans, nous transporte littéralement, sans doute comme en Terre sainte au début de l'ère chrétienne.



On comprend mieux alors le cadre cinématographique que représente cette sorte de favela méditerranéenne, et la récente destinée touristique à laquelle elle se voue aujourd'hui. En 64 Pasolini est un des premiers à lui donner une certaine visibilité (Évangile selon saint Matthieu). Depuis 1980 d'importantes rénovations commencent à développer aujourd'hui boutiques, bars et lieux tendances dans ces vestiges de misère en enterrant les encombrants fantômes du passé. Ces habitations rupestres dissimulaient encore de pauvres intérieurs modestes et insalubres jusque dans les années 50. Avec un taux de mortalité infantile de 50%,  la ville, jadis prospère, passait pour la honte de l'Italie.







Un rayon de soleil sur Matera au petit matin, 2 ou 3 photos, la visite d'un musée et nous laissons la ville à sa fièvre rénovatrice pour être Capitale européenne dans 2 ans. 
 Très peu de relief en poursuivant notre route sur le plateau des Murge, désolation rurale, vastes étendues labourées plantent le décor des Pouilles sous la pluie.




Ça s'égaie un peu en touchant le rivage au delà du grand port de Taranto. Mais il faut sans doute au voyageur un peu de ce purgatoire pour passer des émouvantes chapelles rupestres de Matera à l'expression foisonnante et extrême du baroque de Lecce.


Chapelle rupestre à Matera
Hors saison ! On vous l'a dit !... Et en travaux


















Lecce, la Florence du Sud ?... Plus belle ville d'Italie ?... Ou ... cauchemar d'un fou ? 
Le décor que nous parcourons à la faveur d'une éclaircie, est omniprésent dans cette ville universitaire animée



Faut bien vivre avec son passé...Peut être encombrant parfois ?

Au fond une des 2 colonnes (recyclée) marquant la fin de la Via Appia
Via Appia, prés de Rome
Les champs d'oliviers occupent le paysage plat et détrempé jusqu'à Alberrobello, nous y faisons une étape pour aller visiter ce "village de Shtroumpfs" avec ses trulli, anciennes habitations paysannes, rondes, tout en pierre calcaire, couvertes en lauzes... un peu ce que l'on trouve sur nos causses du Massif Central