mercredi 30 mars 2016

Route de la Tequila

30/03/2016

Après ce long séjour urbain, nous avions un peu imaginé le calme d'un bivouac au bord du lac Chapala.


 Ses berges sont mal accessibles au sud et pour une connexion wi-fi, nous pénétrons dans un park récréatif ou sorte de condominium, gigantesque avec piscine grande comme le terrain de foot, restaurants, buvettes, sono et enchevêtrement de rigs américains dont beaucoup ne bougeront plus avant longtemps. La semana santa elle, commence à chauffer !...






On choisi le « quartier canadien »... plus calme nous dit-on (ça promet !). Au matin nous dégageons rapidement sans penser que c'est le jeudi «saint» et sur la route de Guadalajara (à 60km) nous croisons dans l'autre sens le bouchon ininterrompu des gens de la ville qui partent en week-end. Ouf ! Nous l'avons échappé belle.
Après contournement de la deuxième ville du Mexique (avec seulement 20 M d'habitants !...), nous retrouvons à l'ouest un bouchon similaire en destination des plages du Pacifique. Il nous semble opportun, tout d'un coup, de trouver l'endroit-où-les-gens-ne-vont-pas... Les pentes boisées du volcan de Téquila nous offrent la planque idéale en attendant lundi que tout ça se calme.




Au delà des distilleries de tequila et des champs d'agave, production très localisée du fameux breuvage (proche du mescal mais ici on soigne la présentation),

un peu nos lavandes en Drôme...




les petites routes de la Cordillera Occidentale sont pleines de charme.







Quand nous touchons enfin les rivages du Pacifique, du côté de Puerto Vallarta,, l'horizon c'est d'abord celui de la barre des hôtels, les plages tranquilles (enfin presque ! ...) sont derrières et des joies de la côte estivale partout... Youpi !






Heureusement, un vol de pélicans semble nous dire c'est par là !... Nous finissons par trouver le rivage que nous aimons




Toujours pour une histoire de connexion, nous devons encore céder aux joies du campground et tenter d'établir la communication avec les amis qui ont dû affronter les douanes et s'élancer sur les routes mexicaines avec 1300 km devant eux.


En vert, notre route depuis 1 mois. En magenta, celle à venir de nos amis

vendredi 25 mars 2016

L'incroyable labyrinthe de Guanajuato

24 mars 2016

Depuis La Paz, Arequipa ou Cusco, nous sommes passés dans de très belles villes coloniales, aucune ne nous a paru aussi surprenante que Guanajuato.


Sa situation allongée dans une vallée à moins de 2000 m d'altitude est sans doute à la base du développement chaotique de son urbanisme.




Nous en découvrons une partie en bus (quand ça marche),

en taxi et beaucoup à pied.
Oublions ici la rigueur géométrique du plan espagnol qui quadrille rues et avenues autour du quadrilatère de la plaza centrale. Là, la topographie des lieux a imposé aux occupants de s'organiser autour du ruissellement des eaux pluviales qui dévalent les versants de chaque côté de la vallée. Lits naturels à l'origine, ils sont vite devenus les canaux d'évacuation d'effluents domestiques avec l'accroissement rapide de la population au cours des 18 et 19 e siècles. Par concentration de l'habitat dans la cité, le moindre espace plus ou moins pentu a été construit, puis en recouvrant ces canaux, d'autres ont été créés. L'hydrologie de la cité a été pensée différemment depuis une cinquantaine d'années, mais aujourd'hui subsiste ce réseau presque sous terrain devenu des artères de circulation vitales en constituant un peu « un monde d'en bas » de rues, avenues et parking aux magnifiques voûtes, arcs et cintres de pierre et de brique.





En surface, dans l'enchevêtrement des ruelles, la profusion des bâtiments religieux, administratifs, artistiques ou résidentiels est spectaculaire.



On découvre la ville sans plus savoir où poser son regard tellement elle est riche en architecture, on va de surprise en surprise comme dans el callejon del beso où les balcons vis à vis sont si proches que deux amoureux peuvent y échanger un baiser,





on se remplit les yeux de la palette de couleur des façades,



les nombreuses placettes offrent des refuges ombragés.





Ville universitaire,
l'université de Guanajuato
c'est sous l'impulsion de ses étudiants que depuis 50 ans l’œuvre de Cervantès est mise à l'honneur dans les nombreux théâtres de la ville, ce qui lui vaut l'appellation «Capital Cervantina de America».


Bien sûr, à de nombreux coins de rue nous retrouvons des représentation de Hidalgo Don Quijote de la Mancha et aussi tant d'autres bronzes monumentaux.





. et aussi tant d'autres bronzes monumentaux.




Festivals et théâtres donnent le jour à de nombreuses productions artistiques, concerts du philharmonique de Guanajuato, opéras, ballets...



Et comment ne pas faire un détour en ces lieux du patrimoine national : la maison natale de Diego Rivera. A Mexico nous avions vu l’œuvre du muraliste, ici nous découvrons l'étendu et la diversification de ses périodes



La municipalité actuelle ne s'y est pas trompé en faisant battre son cœur au rythme de la culture et de l'animation artistique omniprésente pour le plus grand bonheur des visiteurs dont le flux semble remplacer les richesses d'origine exploitées depuis 3 siècles des entrailles de ses collines. Son passé minier la mettait au premier rang mondiale pour la production d'or et surtout d'argent. L'exploitation des richesses mexicaines perdure, toujours aux mains de puissances étrangères, (le Canada pour les minerais, les Etats Unis pour le pétrole). Curieux de cette exploitation minière, nous nous faisons copieusement avoir par la seule visite possible d'un puits, abandonné depuis longtemps à la mine Valanciana, en suivant la queue ininterrompue de curieux à -60 m. Au fond du boyau on pose en famille devant San Cayetano et on se refait les 300 marches dans l'autre sens en procession ...foutage de g....Bon, pour 35 pesos !...



En surface, pour remercier le seigneur d'une telle providence de richesse ou pour expier à bon compte des traitements infligés aux esclaves mineurs on construisait ça


Les descendants des grands Barons de l'Argent eux, vivaient dans de paisible hacienda comme San Gabriel Varera




Nous ne pouvons pas parler de Guanajuato sans un mot sur son glorieux passé. D'abord parce qu'elle fut temporairement capitale de la jeune République pendant le régime du président Bénito Juarez au début du 20e et surtout c'est là que prit naissance la révolte contre le pouvoir de la colonie espagnole avec la première victoire des insurgés sur les troupes loyalistes à la Alhondiga de Granaditas (aujourd'hui musée à la gloire des grands hommes) aidée par El Pipila au début du 19e siècle.








Chaque jour, nous prolongeons notre séjour dans cette ville. Le campground Bugamville dirigé par Carlos à 9 km de la ville est très calme, bien équipé (malgré l'absence de wifi et toujours les chiens insomniaques) Il reste bien sûr beaucoup de choses à voir, alors n'hésitez pas : turismo@ganajuatocapital.mx