samedi 24 septembre 2016

The End

24 septembre 2016

Lababouch' est de retour. 

Anvers à Aspres

Après un parfait sans faute de Seabridge. 
Elle nous attendait sur le port d'Anvers. Merci à la compagnie allemande qui d'un bout à l'autre accompagne complètement son client et respecte parfaitement ses engagements. Un petit retard malgré tout, mais c'est le propre du fret maritime, souvent d'une escale à l'autre les cargos chargent là où se présente le commerce.


Ce qui a donné l'occasion d'une virée bretonne avec ma maman et revoir quelques amis.




Mais cette fois l'itinérance est belle et bien terminée. Pas très facile de retrouver le quotidien qui va devoir bouger "autrement" en attendant un nouveau départ avec les psychoses de l'actualité, les médias qui débordent et submergent, une autre vie sociale, savoir tous les jours où nous allons dormir ce soir...
En ce qui me concerne je reste nostalgique de l'ensemble de l'Amérique Latine avec Brésil, Colombie, Guatemala et Mexique en particulier qui nous laissent le meilleur de notre vécu sur ces 110 000 km avec de profonds changements en nous même.
Comme un bateau entre en «carénage», Lababouch' entre au garage. Elle est déposée du Hilux pour les préparer à un nouveau départ mais elle va probablement être en vente dans peu de temps. Elle nous a apporté exactement ce que nous attendions mais les projets de voyage à venir, probablement en Europe de l'Est en attendant un retour en Afrique, seront plus confortables sans toit relevable. 

Au long des routes américaines les trailers gigantesques m'ont inspiré pour modifier momentanément notre équipage, en petit, à la française quoi !...




dimanche 21 août 2016

Épilogue


Le 18 août au matin nous avons confié notre véhicule à la compagnie Sea Bridge au port de Halifax pour son transport de retour vers la Belgique.




Le cargo porte container/ro.ro Atlantic Sail doit appareiller le 22 août pour Anvers où il arrivera le 01 septembre. Moi pour ma part je prends un avion le soir même pour Paris via Montréal.




Après les préparatifs d'un voyage, s'en suit la plus ou moins longue période d'errance qui l'étire dans le temps et dans l'espace. De découvertes en rencontres, de beaux en sordides, jamais dans l’indifférence.
Puis vient le temps du retour. Savoir revenir...ce qui différencie le voyageur du nomade dans son errance perpétuelle.
Nous y sommes aujourd'hui en refermant la boucle de plus de 100 000 km sur ces 3 années américaines, fier du projet accompli, riche d'une multitude de découvertes et d'apprentissages.
Le retour est encore le voyage. Nos acquis se lisent aussi dans le regard ou les réactions des autres suivant ce que l'on en fait, ce que l'on en dit .
De toute façon, au fond de soi, rien n'est plus tout à fait pareil et il faut composer encore pour partager le retour au sédentaire, essayer de trouver dans un quotidien subitement moins changeant, l'envie moins spontanée d'avancer humblement dans l'action, la différence.
Nous avons entretenu ce blog aussi pour vivre le retour. Conserver la relation, le partage des nouvelles de ceux qui restent (pour cette fois) et qui nous sont chers. 
Vous êtes quelques uns à l'avoir ouvert régulièrement quand vous le souhaitiez, où que vous soyez, si vos pensées du moment venaient à nous survoler aux antipodes.
Vous êtes bien peu à y avoir apporté votre grain de sel...Dommage qu'il ne vous ait suggérer plus de commentaires ou quelques lignes privées.

Nous avons pris beaucoup de plaisir à raconter et partager, merci de vos visites 



lundi 15 août 2016

Derniers kilometres

15/08/2016

A 7000 km de la péninsule de Homer en Alaska, notre position la plus Est, nous atteignons la plus orientale du continent nord-américain. A peine 100 km nous séparent de Terre Neuve ce soir bivouac du PN de Cape Breton. Même en fixant la mer longtemps au delà des îles Saint Paul, rien ne se dévoile de cet autre lieu mythique qui restera, dans mes pensées, associé au Grand Métier et aux migrations humaines historiques.
Les plus beaux endroits ne sont-ils pas ceux qu'il nous reste à découvrir ?



En attendant, restons un peu dans l'histoire et ici le passé c'est la morue.
Sans morue il n'y aurait pas eu la richesse de ces lieux aux hivers si longs,
il n'y aurait pas eu ces affrontements entre la France et l'Angleterre au 18e,
il n'y aurait pas eu la forteresse à Louisbourg.


La morue était à Louisbourg en Nova Scotia ce que la fourrure était à Fort William en Ontario, mais dans un rapport cent fois plus lucratif. Si les fourrures étaient un luxe coûteux, elles n'intéressaient qu'une petite part de la société européenne, alors que la morue, fumée ou salée, tout le monde en consommait avant qu'elle ne devienne, avec l'épuisement des ressources et sa disparition sur le banc de Terre Neuve, le coûteux cabillaud.



Ici comme partout en Amérique du Nord, le passé, les racines et l'histoire manquent beaucoup à la conscience collective. Il a beau être proche dans le temps, il n'en reste rien de visuel. Alors on reconstitue, on reconstruit, on met en scène. Artefacts et antiquités, copies et imitations se mélangent...Bref On se souvient !...
Pour la quatrième fois, mais la dernière, nous nous prêtons à cette visite avec des figurants costumés dans l'énorme site reconstitué de la forteresse. Si ça semble drainer les foules et bien marcher avec les locaux, nous, nous avons un peu de mal.
Est ce la pluie qui nous accompagne ? Les figurants un peu désabusés qui ne peuvent pas être au top 8h/jour dans leur personnage ? ou encore toutes ces erreurs dans la véritable-fausse-construction-d'époque …? Nantis d'un patrimoine de souvent au moins 8 à 10 siècles dans presque tous les villages de cette vieille France, nous ne sommes pas bon joueur à Stroumph-Land où l'on fait péter le canon et où, pour quelques $ de plus, tu tires au mousquet sur l'anglais... ou le français au choix.
Tout est bon pour... «se souvenir» ! Et la morue elle est où dans tout ça ?


Quelques rencontres en bord de route profitent encore de l'été finissant





Tout au long de la côte sud déchiquetée, en suivant les méandres des bras de mer, en longeant les fjords sous un ciel bas et gris, une pluie glacée nous accompagne, l'été semble déjà en pente douce vers l'hiver.









De quoi mettre l'ambiance à la morosité jusqu'à Halifax pour ces derniers km, ces derniers moments de nos 3 années de voyage.  
Liliane tu es là !...






jeudi 11 août 2016

Les Maritimes

11/08/2016

Ce sont des retrouvailles toutes en douceur avec l'Atlantique particulièrement calme à cette saison. Ici ce n'est plus tout à fait le Bois et c'est déjà l'Océan.


Les estuaires et les découpes des basses côtes créent sans arrêt cette complicité entre deux univers. Le continent, dans son littoral qui hésite à finir avec ses bois, ses pelouses et ses marécages et l'océan qui insiste au rythme des marées pour reprendre l’estran de ses vasières, ses plages et rivages. Les entrées maritimes sont profondes dans la lande, deux fois par jour revient le compromis entre ces 2 mondes dans de grandes amplitudes.





La Baie du Saint Laurent connaît les plus grands marnages au monde comme dans la Baie de Fundy qui sépare le New Brinswick de la Nlle Ecosse.
La Terre acadienne est en effervescence au mois d'août, villages, maisons et commerces se pavoisent de tricolore et de l'Etoile.




Ici on arbore avec fierté son appartenance. Faut dire qu'on peut avoir de quoi être fier; au bivouac d'hier, dans un québecois savoureux, un chasseur d'orignal (que la femme a envoyé cueillir des myrtilles en attendant octobre) nous disait combien les richesses naturelles abondent ici :T'as tout pour rien !T'as qu'a ramasser !
La terre généreuse produit ses richesses à l'état naturel, la forêt regorge d'animaux...(et de chasseurs...bien sûr)
Les bateaux des pêcheries travaillent dans une organisation très américaine avec un armement incroyable : caseyeur, ceneur, chalutier, ligneurs se concentrent dans de nombreux petits ports modernes.





Chaque village revendique être «La» capitale du homard. Voilà, c'est annoncé pour demain : départ officiel des bateaux à 4h pour la pose de leur 300 casiers chacun.
Les migrants du 19e ne s'y sont pas trompés en mettant leur savoir faire et leur courage au service de ces provinces avant que les résultats de leur réussite économique avivent la convoitise des britanniques et les souffrances qui ont soudé les acadiens. Pas de conquête sanglantes au Canada, le troc semble avoir été l'arme absolue pour apprendre tout du Grand Nord par les indiens.
Pays des lumières ?



Au mois d'août, l'été et son festival acadien met en scène des comédiens plus ou moins talentueux pour faire revivre l’autarcie rurale des courageuses familles qui vinrent peupler l'Acadie, comme au village historique de Caraquet

maison acadienne

l'art du bardeau



ou au Pays de la Sagouine quand la gouaille des gens du peuple de l' Île aux Puces nous raconte les moments difficiles du 20e siècle.





Saluons Antonine Maillet (Pélagie la Charrette, Goncourt 70) qui à 86 ans en est toujours la mémoire vivante en y créant les succulents propos des comédiens plus vrais que nature.
Et puis voilà la Nouvelle Écosse, le dernier état de notre voyage que nous sillonnons jusqu'au Cap Breton.


Ambiance très british, jolis cottages avec vue sur mer, passe temps favori : le gazon impeccable qui les entoure.
Ici le temps semble suspendu dans la douceur du paysage.