mardi 30 décembre 2014

BRESIL/Brazil again ! L'Amazonas



Ca commence curieusement par une sorte de steppe arbustive, presque un paysage sahélien avec piste poussiéreuse jusqu’à Boa Vista.


Pour la troisième fois cette année nous franchissons l’équateur avant de quitter l’état du Roraima, le plus au nord du Brésil.


En entrant dans celui de l’Amazonas, nous traversons la réserve indigène Waimiri Atroari. On y retrouve la forêt primaire très dense, juste saignée par une bande de goudron de 10m de large et de nombreux avertissements visant à la protection de la zone.

On mesure alors l’étendue du travail de déforestation dans lequel nous roulions depuis Boa Vista. Ces étendues gigantesques de zones humides complètement déforestées de part et d’autre de la route BR174 sont devenues les pâturages des énormes troupeaux de bovins des fazendas qui la bordent.


C’est ici le bassin du Rio Branco, puis du Rio Negro importants affluents de l’Amazone. Tous deux fleuves noirs chargés de limons et de l’acidité provoquée par la décomposition organique détruisant les larves, favorisent la région « sans moustique »…enfin presque ! Les fleuves blancs, eux, doivent leur appellation à leur naissance dans les Andes, les matériaux de ces montagnes jeunes dont ils sont chargés différencient leur couleur encore avec les fleuves clairs.
Au bivouac du soir dans la forêt et au matin, nous avons le concert impressionnant des bandes de singes hurleurs très proches. Ces aboiements et hurlements sinistres que l’on entend partout en forêt, ne sont pas pires que les habituelles sonos dans les zones habitées.

Pour les voir, laissez faire votre imagination…
Nous prolongions notre séjour dans la région de Balbina pour s’adonner aux rites locaux en pataugeant dans les nombreuses cachoeras du coin.




Repos, détente, marche, lecture et … tourisme ? Oui oui !


Manaus ! Et bien sûr l’incontournable opéra Teatro Amazonas, hélas aucun spectacle avant le 17 janvier, on se contente d’une visite. Pour le bivouac le parc de l'hôtel Tropical est un peu cher mais nous ne trouvons pas mieux dans cette énorme ville.




Nous passons beaucoup de temps à chercher une barge pour Porto Velho car les infos sur la route sont encore plus dures à trouver. Alors c’est depuis ce cadre enchanteur et surprenant que nous vous souhaitons une superbe année 2015

vendredi 26 décembre 2014

GUYANA/



26/12/2014

Même si on sait que souvent l’importance géographique d’un pays est inversement proportionnelle à ses facilités de formalités aux frontières, entrer au Guyana en quittant le Suriname est une petite épreuve en soi. Géographiquement il faut juste ¼ d’heure de ferry sur le fleuve frontalier. Nous passerons plus de 6h en démarches, en attentes, ébahis par une sorte d’organisation administrative qui n’est pas sans rappeler l’efficacité africaine. Arrivés la veille au soir, nous étions les seuls à bivouaquer devant l’embarquement désert, le bac devant être vers 9h le lendemain. Quand nous émergeons à 6h30, oh surprise ! Déjà une file de 17 voitures, 150 personnes … Nous sommes à l’avant-veille de Noël…Précipitations, ce bac ne prend que 16 véhicules ! Ouf on embarque juste ! Il est 13h quand nous roulons enfin sur l’unique route du Guyana, vers New Amsterdam puis Georgetown. Conduite approximative à gauche, slalom entre trous, mares d’eau, animaux divagants, ponts vétustes, code de la route au jugé, ponctué au klaxon puis trombes d’eau.




Dans ces vastes et basses plaines côtières, les 150 km qui suivent, donnent l’impression de continuellement traverser un village portant parfois un numéro pour toute appellation. Unique rangée de maisons typiques sur pilotis très colorées de chaque côté. Pimpantes, guimauve et chantilly pour celles des hindous, javanais. Plus modestes et plus anciennes en bois traditionnel pour celles des noirs-marrons.







Au-delà, les rizières et un circuit complexe de canaux d’irrigation. Machines agricoles et  tracteur devant chaque porte. Quelques lieux de cultes mosquées, églises, temples, mais jamais de centre-ville. Nous roulons les yeux grands ouverts, un vrai dépaysement ! Plein de choses très vivantes à regarder.


A Georgetown on patauge ! Il pleut beaucoup, c’est marée haute et la ville est légèrement en dessous le niveau de la mer. Tout flotte, les poubelles avec le reste.






On ne sait rien du Guyana, outre cette funeste histoire de secte qui a marqué les mémoires.  On nous a parlé de son insécurité ?… Jusque-là tout va bien, les gens sont charmants, l’anglais nous arrange bien les choses, le bivouac est tranquille, mais sur le parking du plus bel hôtel de la ville Le Pegasus.

Puis les 500 km vers le Brazil commencent par une route correcte jusqu’à Linden puis une piste en forêt qui devait être terrible est finalement très bonne depuis peu. On croise puma, agouti, pintade, singe.


Ah tient ! Il a neigé ce matin !

A Kurupukari (4°39N/58°40W) la soirée bivouac chez Charlie est agréable, hélas la nuit est sacrifiée à l’infâme sono des réjouissances du Happy Christmas ! Plus de doute « Jésus is living ! » Le bougre doit même être né dans ce petit coin de forêt… au plus grand profit du bar de Charlie ! (Hindoustani pourtant…)
Le Brésil n’est plus loin c’est sûr ! C’est sans doute la nuit boum boum de mise en condition !
Finalement un peu plus loin le lendemain, explication : un ferry sur la rivière ne commence qu’à 9h et Charlie c’est le « Jungle-Relay de nuit », l’attente des voyageurs amérindiens et  brésiliens nombreux qui rentrent au pays pour Noël. C’est aussi le seul point de passage de transit obligé des Guyanes pour le Venezuela. Super ! On ne pouvait pas plus mal tomber !
Si j’ai été un peu long cette fois, c’est que la nuit l’a été aussi, désolé ! Et Joyeux Noël !
Nous sortons de la forêt pour trouver un paysage surprenant de steppe arbustive et pistes tôlées poussiéreuses avant de grandes étendues humides d'élevage dans cette partie de l'extréme nord brésilien.



Enfin une connexion au Brésil sur la route de Manaus à 500 km pour mettre en ligne avec un peu de retard. Alors maintenant c’est plutôt une bonne année que nous vous souhaitons à tous !
 

samedi 20 décembre 2014

SURINAME/



17/12/2014

A Kourou, bivouac très calme à la tour Dreyfus, près de l’hôtel des Roches


Lilie a vraiment envie d’une balade aux Iles du Salut, alors nous utilisons les services d’un catamaran pour aller y passer la journée.



Bien sûr je ne retrouve pas grand-chose du charme des jours de vie sauvage que nous avions passés au mouillage à bord de Cythère. Sur l’ile Royale une hostellerie-auberge a été ouverte dans les bâtiments de la réclusion et les 3 iles sont sous administration du Centre Spatial Guyanais, mais le site, envahi de petits singes capucins et d’agoutis,


reste un lieu enchanteur, pourvu qu’on en oublie son sombre passé et nous y faisons l’agréable rencontre de Chantal et Claudio qui nous invitent à prolonger une belle soirée.
A Saint Laurent du Maroni notre bivouac à l’ancien appontement de l’administration pénitentiaire

nous conduit naturellement à la visite du tristement célèbre Camp de la Transportation. Pendant plus d’1h30 nous avons droit au récit détaillé des atrocités de l’époque et de son raffinement disciplinaire. Nous sommes en plein Papillon ou affaire Seznec



Architecture coloniale et histoire de cette paisible cité clôturent notre séjour guyanais avant de traverser le Maroni vers Albina et le Suriname





La capitale Paramaribo pour commencer. Mosaïque pluriethnique et multiconfessionnelle où l’on trouve la mosquée qui juxtapose la synagogue pas loin de la plus grande cathédrale en bois d’Amérique du Sud à coté d'un temple indouiste, mais aussi plus de 40 casinos, d’importantes rues commerçantes et ses maisons en bois type Louisiane. Un peu bruyant tout ça cependant et partout une odeur persistante de grésil qui doit servir à traiter la ville entière.





Nous partons plus au Sud le long de la Suriname River faire étape à Bergendal sur la route du Parc du Brownsberg. Agréable soirée avec Gladisse qui nous parle de son pays.



L’inondation de cette région a créé une importante métamorphose depuis les années 60 avec la création controversée de l’énorme barrage de Brokopondo pour la production hydroélectrique desservant 70% des besoins de la capitale et surtout l’usine d’alumine américaine Suralco qui exploite la bauxite des environs en plaçant le pays dans les dix premiers producteurs au monde.

On retrouve les pistes rouges en grimpant au Parc, 500 m au-dessus de la mer végétale amazonienne. Tout est démesure dans cette forêt primaire qui cache aussi une faune locale importante.
Pour la météo on ne s'en tire pas trop mal pour le moment, pas trop de pluie et chaleur supportable et même les bestioles ne nous embêtent pas trop.


Au retour à Paramaribo nous trouvons un endroit excellent à 15 km de la ville à Domburg où un couple de hollandais vient d’ouvrir un accueil pour voyageurs terrestres et maritimes. Le site, au bord de Suriname River, est encore un peu en chantier mais il y a déjà tout ce qu’il faut à disposition, l’endroit est prometteur car il est créé par des baroudeurs connaisseurs de nos attentes (voir coordonnées dans page bivouac). 

Dans ce quartier javanais, nous rencontrons Harry qui nous emmène au marcher de la capitale et aussi quelques haltes dans les casinos, bizarrement si nombreux. Il semble faire bon vivre dans ce pays si on ne se pose pas trop de question. Départ pour le Guyana demain, tout risque d’être bien différent !